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COMBO QUILOMBO pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 03 décembre 2009
 

Nwari Ba Malfey
(Autoproduction – 2009)
Durée 63’54 – 11 Titres

http://comboquilombo.onfine.fr
http://www.myspace.com/comboquilombo

Ils ont inventé un concept ingénieux nourri d’une part de rock social et d’une autre de blues radical et pour cette formation dont le cœur est au Niger, rien n’est plus important que le fait de mettre sa musique au service d’une cause qui lui est chère, la renaissance et l’autodétermination de l’Afrique. Un premier album militant enregistré en 2006 n’a pas permis à Combo Quilimbo de trouver les fonds nécessaires pour obtenir des visas pour l’Europe et pour s’offrir une tournée sur le vieux continent, d’autant que la musique du groupe est partagée en totale gratuité, mais à force de reconnaissance de la part du public et d’efforts conjoints, Manu au chant et aux harmonicas, Michel et Pascal aux guitares, Karim à la basse et Emmanuel aux percussions sont parvenus à retourner en studio pour enregistrer un deuxième opus un peu plus rock et toujours aussi vif dans son engagement, un album où il est encore et toujours question de la faim et du pillage des ressources naturelles de l’Afrique par le reste du monde … « Nwari Ba Malfey », de la bouffe, pas des bombes, une philosophie claire qui n’empêche pas les belles notes de venir agrémenter des textes conscients !

Manifester son désaccord avec l’état actuel des choses et prôner l’évolution des mentalités et des actions, il faut oser le faire, et quand on est un groupe en noir et blanc comme l’est Combo Quilombo, ce n’est pas forcément plus simple, même si la portée des mots est un peu plus lointaine que quand on est un groupe totalement natif de l’Afrique. Avec des mots forts et des phrases choc, des vidéos qui interpellent et des slogans qui fédèrent les peuples sans restriction d’origine et de confession, le quintet traduit au plus juste ses sentiments et s’efforce de crier son indignation contre une réalité qui pousse l’Occident à emmener le continent noir vers sa propre perte. Rebelles, ces « Frères de la Côte » chaussent les guitares au lieu de porter des fusils, un peu à la manière d’un Ali Farka Touré ou d’un Tinariwen, et s’en vont mitrailler leur blues d’Afrique à la manière des griots pour laisser des traces indélébiles dans les esprits les plus ouverts bien entendu mais aussi dans les autres, ceux qui arrivent à se laisser toucher par des chansons blues et des chansons rock interprétées en Français mais aussi en langue Djerma, la plus parlée du Niger. Trait d’union musical entre les sables chauds du Ténéré et les eaux boueuses du Mississippi, des morceaux comme « Mamywatta », « J’ai du bon tabac », « gombo Colombo » ou « Crock’n’roll » nous entraînent quoi qu’il arrive vers le même constat de faillite des bases même de notre société, « Tant qu’il y aura de l’argent il n’y en aura jamais assez pour tout le monde ». Il faut sans doute être très utopiste pour penser que l’on peut refaire le monde avec des guitares, et pourtant qui n’a pas vu un jour au moins un de ses rêves devenir réalité … Après tout, celui là pourrait un jour être le bon !