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BERTRAND LOUIS pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mardi, 15 décembre 2009
 

Le Centre Commercial (ou l’histoire d’un meurtrier)
(MVS Records – Anticraft – 2009)
Durée 32’20 – 10 Titres

http://www.myspace.com/bertrandlouis

La quarantaine approchant lentement mais sûrement, Bertrand Louis n’en finit plus de faire mûrir sa musique et de lui donner des airs non seulement graves mais aussi de plus en plus conceptuels … Un premier opus éponyme avait installé le Belfortain dans le cœur du public dès 2001 grâce à un assemblage ingénieux d’electro, de pop et de chanson, les deux suivants avaient confirmé tout le potentiel de l’artiste et c’est un quatrième opus qui fait l’effet d’une gifle, presque d’un coup de poing, que Bertrand Louis nous propose, un album pour lequel il a fait confiance aux proches d’Arno, l’ingénieur du son Rudy Coclet et le guitariste Geoffrey Burton, mais aussi à des valeurs sures comme Ilan Abou à la contrebasse, Amaury Blanchard à la batterie, Xavier Bornens à la trompette et Philippe Georges au trombone. Partagé entre ses guitares et ses sons de piano préparés façon John Cage, le chanteur n’en finit plus d’imposer des ambiances formidablement dérangeantes !

En construisant son nouvel effort comme un thriller, Bertrand Louis se doutait sans doute qu’il s’attirerait la sympathie des amateurs de films noirs et décalés alors il y a mis le paquet, intercalant au gré des titres et des errances de son serial killer de héros des ingrédients qui collent au plus juste à la scène, des dames de petite vertu, des flics, des centres commerciaux plus ou moins bien famés, des truands minables et même des aléas climatiques ou géologiques qui finissent de rendre l’ensemble oppressant à souhait. On fonce droit vers un mur qui semble prêt à résister à la violence d’un choc se faisant de plus en plus évidente au fur et à mesure que déroulent dans la platine « Les yeux secs », « La putain publicitaire », « Scène de crime » ou « Le monde à l’envers » et une fois passé le cap d’un étrange « On n’est pas à l’abri d’un succès », c’est vers des bas fonds encore plus glauques que l’on se laisse emmener par un Bertrand Louis qui plante ses dernières banderilles avec « Fin septembre début octobre » et « Le Centre Commercial » et qui donne sans la moindre hésitation le coup de grâce avec un insoutenable « Hypermarché novembre » dont il emprunte le texte à Michel Houellebecq. Installé en équilibre précaire entre Bashung et les artistes novateurs d’après guerre, ce nouvel album de Bertrand Louis n’a pas fini de faire couler l’encre dans les mêmes proportions que son meurtrier fait couler le sang … Sortie en janvier 2010.