mardi, 17 novembre 2009 Este Mundo (Cumbancha – Harmonia Mundi – 2009) Durée 48’51 – 15 Titres
http://www.myspace.com/aprilfishes http://www.myspace.com/cumbanchamusic
C’est un deuxième album aux allures de carnaval que nous présentent Rupa & The April Fishes, un album qui prend appui sur des bases latino mais qui s’envole bien plus loin grâce à la culture très large de ce combo de la Bay Area dont la chanteuse, Rupa, est médecin le jour dans un service de soins intensifs à l’Hôpital Général de San Francisco … Nomade depuis sa plus tendre enfance, la chanteuse qui a passé une partie de sa jeunesse en Inde et dans le Sud de la France a mené de front ses deux passions de manière très discrète jusqu’à ce que « eXtraOrdinary Rendition » fasse le carton international que l’on connaît dans l’Amérique de l’après 11 septembre et c’est en confrontant encore et toujours les facettes opposées de ses deux carrières qu’elle a abordé le suivant, reprenant la guitare et retrouvant Safa Shokrai à la contrebasse, Aaron Kierbel à la batterie, Andy Stain au trombone, Ara Anderson à la trompette et Isabel Douglass à l’accordéon mais aussi quelques guests … Parfois comparés à Gogol Bordello ou à Manu Chao, Rupa & The April Fishes qui ont joué dans les plus prestigieuses manifestations internationales enfoncent aujourd’hui le clou de la plus belle des manières : en musique !
Il y a avant toute chose dans « Este Mundo » ce versant hispanique très fort, qu’il vienne de la péninsule ibérique ou encore de l’Amérique du Sud, et puis bien évidemment une touche délicatement épicée importée du sous-continent indien, une french touch qui nous télescope au travers des quelques pièces interprétées dans la langue de Boris Vian et enfin un pendant étasunien à la fois soul et jazzy qui emballe le tout … Citoyenne du monde, sans frontière et sans préjugé, Rupa prend le meilleur de chaque culture et n’en garde que le positif, le restituant dans une sorte de mélange habilement dosé où la joie de vivre et la nostalgie se croisent, où les espoirs de la vie à venir se nourrissent de la mort que l’artiste côtoie au quotidien … Un peu de rap, un peu de swing manouche, un peu de ragga et autant de cumbia, Rupa & The April Fishes ne renoncent à aucune subtilité, à aucun jeu de l’esprit pour rentre « Este Mundo » encore plus séduisant, encore plus riche, tirant judicieusement profit de la collaboration avec Oz Fritz qui avait déjà rendu le « Mule Variation » de Tom Waits si attirant. De « La Frontera » à « Espero La Luna » en passant par « La Linea », « El Camino Del Diablo » ou encore « Trouble », ces poissons d’avril que Rupa nous accroche dans le dos n’en finissent plus de nous faire tenir en équilibre sur le globe sur fond de cuivres et de rythmes colorés, un peu comme « L’éléphant » qui orne la pochette, n’oubliant pas au passage de s’attarder sur un fort sympathique clin d’œil à Pablo Neruda … L’album atypique d’un groupe qui ne l’est pas moins !
|