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HIR*SHIMA M*N AM*UR pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 19 novembre 2009
 

Un pas dans ta mémoire
(Autoproduction – 2009) 
Durée 25’18 – 5 Titres

http://www.myspace.com/hmonamour

Ces trois garçons venus du Lot et Garonne ont fait le pari de créer une musique qui sort des sentiers battus, une musique qui flirte entre l’indie et le rock avec une ingéniosité toute particulière et qui en appelle autant à l’expérience du passé qu’à un avenir qui s’annonce plutôt versatile … Hir*shima M*n Am*ur, un nom qui rappelle bien entendu le film d’Alain Resnais sorti il y a quarante ans mais qui ne le cite pas ouvertement et surtout qui ne laisse aucune place à un quelconque passéisme, les trois énergumènes aux influences venues de tout ce que la pop, le rock et même le punk rock compte de meilleur s’avérant être des amateurs avisés de littérature moderne doublés de cinéphiles avertis. Où tout cela finira t’il par nous emmener ?

Difficile de cerner définitivement les motivations qui ont conduit Hir*shima M*n Am*ur à proposer une telle rondelle, une œuvre complètement intemporelle mais aussi et surtout fabuleusement décalée qui s’efforce de faire « Un pas dans ta mémoire » sans pourtant ne jamais regarder ailleurs que vers le futur ! Dérangeants mais surtout fabuleusement attirants, les cinq titres s’appuient sur une alternance de redondances et de ruptures ingénieusement orchestrée qui déclenche sur tout auditeur qui fait l’effort de se laisser envelopper entièrement par la musique des sensations de chaleur intense puis d’autres où un froid glacial se dégage des guitares et des claviers que le trio associe très astucieusement. Avant d’en arriver au « Vrai moment du faux », il faudra en passer par des présentations en bonne et due forme, avec « Nous sommes tous … » pour commencer, puis avec « Il y a le fils », des morceaux qui nous conduiront inévitablement vers un plus ou moins mouvementé « Retour au pays » qui débouchera quoi qu’il advienne sur une conclusion pleine de fatalisme, « La jeunesse n’est pas faite pour le plaisir ». Etrange et souvent intransigeant, ce premier maxi d’Hir*shima M*n Am*ur laisse entrevoir une capacité pour le moins surprenante à créer des morceaux forts, des pièces qui, mises en œuvre sur la longueur, pourraient rapidement devenir la bande son d’un travelling imaginaire ou carrément d’un moyen ou d’un long métrage un peu sombre et un peu glauque … Que l’on aime où non les ambiances proposées tout au long de « Un pas dans ta mémoire », on ne pourra pas leur enlever le côté magnétique qui les caractérise et qui force celui qui les entend, consciemment ou non, à tendre l’oreille. Du très grand art !