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HELL’S KITCHEN pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 16 novembre 2009
 

Mr Fresh
(Absinthe Music – Abeille Musique – 2009) 
Durée 49’12 – 14 Titres

http://www.hells-kitchen.ch 
http://www.myspace.com/hellskitchenblues

Les neuf années passées à convaincre le public européen dans son ensemble de la vivacité du blues contemporain auront été ponctuées de nombreux voyages pour les Hell’s Kitchen puisque c’est de Paris à Moscou en passant par Lisbonne, Londres et Turin que le trio déjanté genevois a usé ses semelles sur la route des salles mais aussi des festivals, au sens large du terme s’entend car non content d’avoir mis le feu à Cognac Blues Passions, Blues sur Seine, Blues em Coimbra et autres Montreux Jazz Festival, le groupe a également participé à des manifestations généralistes comme les Eurockéennes, le Paléo Festival ou encore le Furia Sound Festival. Jouant encore et toujours la carte de l’ouverture tout en s’appuyant sur une solide base blues roots des plus séduisantes,  Monney B. à la guitare et au chant, Ryser C. à la contrebasse et Taillefert C. à la percuterie nous ont concocté pour bien attaquer l’automne un troisième effort toujours aussi décapant, fait de bric et de broc mais surtout arrangé avec un soin tellement méticuleux qu’il donne à l’arrivée une formidable impression de désordre … Quand Robert Johnson rencontre Nick Cave et que les deux artistes réunis invitent The Clash à taper le bœuf, ça donne quelque chose dans le genre de « Mr Fresh » !

Le blues encore et toujours, et surtout rien que ça ! On aura beau le tourner et le retourner dans tous les sens, cet album ne finira jamais par nous emmener ailleurs que du côté d’un delta pas forcément posé vers le Mississippi mais plus insidieusement aligné du côté des Alpes, dans une sorte de triangle d’or que le trio s’est créé en moins d’une décennie de partage avec un public de tous poils dans lequel on trouve aussi bien du hardos repenti que du bluesman large d’esprit ou du punk à la crête plus ou moins en berne … Il faut dire qu’elle a de quoi séduire la tambouille de ce cuisinier démoniaque avec son lot de slide, ses effets travaillés à la mode electro rock, ses lignes rythmiques tracées à la contrebasse et ses percussions empruntées à tout ce que la déchetterie du coin a bien voulu offrir aux Hell’s Kitchen, tambours de machines à laver, couvercles de poubelles et autres frottoirs compris. Partagé entre nostalgie et avenir, le chaland se régale en un peu moins d’une heure d’un ouvrage hautement corrosif pour les tympans, une galette de blues bien punk et vice-versa dans laquelle on trouve des « My Tall Girl », des « Right Hand », des « I’ve Got Style », des « The Lord’s Tool » et des « Boy Coffin » qui n’en finissent plus de jouer la carte de la saturation, d’un son bien gras et même parfois d’un harmonica bien crade comme sur « No Guts » qui est un véritable modèle du genre véhiculé par Hell’s Kitchen. La cuisine du diable restera ouverte au moins jusqu’au printemps alors aucune hésitation, il faut y goûter et y goûter encore car une chose est certaine : elle est fraîche leur sardine !