mercredi, 18 novembre 2009 Dylan different (Bonsaï Music – 2009) Durée 46’01 – 12 Titres
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Jazzman américain né à Chicago au tout début des années 40, Ben Sidran brille autant comme chanteur que comme organiste et comme songwriter et c’est sans doute avec le Steve Miller Band qu’il a connu son plus gros succès en écrivant « Space Cowboy » … Musicien de studio pour des pointures comme Eric Clapton, Peter Frampton ou encore The Rolling Stones, l’artiste deviendra également producteur et s’illustrera avec Van Morrison, Diana Ross et Rickie Lee Jones, publiant en parallèle et sous son propre nom une liste d’albums au moins longue comme le bras ! A l’heure où Ben Sidran n’a plus rien à prouver ni au public ni à lui-même, c’est à un exercice un peu particulier qu’il a souhaité s’attaquer, celui de la relecture à sa propre manière d’une douzaine d’hymnes de Bob Dylan, un challenge qu’il a relevé chez mais aussi avec Rodolphe Burger, l’occasion rêvée pour cet amoureux de la France d’y passer encore un peu plus de temps. Alors qu’il se prépare à rendre sa copie, Ben Sidran nous rappelle qu’il est un artiste qui ne manque jamais de surprendre son monde …
A tous les blasés des clones de Dylan, tous ceux qui en ont assez de retrouver les copies conformes des pièces originales du Messie en souvent moins bien, Ben Sidran apporte la preuve que tout n’a pas été dit et fait dans le domaine délicat de la relecture de chefs d’œuvres comme « Highway 61 Revisited », « Maggy’s Farm », « Knockin’ On Heaven’s Door », « On The Road » et autres « Blowin’ In The Wind ». Un hard bop façonné à la sauce crooner s’empare de l’œuvre de Robert Zimmerman et c’est en retravaillant non seulement les orchestrations mais aussi en les interprétant à la manière d’un chanteur de jazz que Ben Sidran s’accapare les morceaux, les rendant souvent méconnaissables sans pour autant leur enlever une seule once de l’âme même de Dylan, de sa philosophie toute personnelle … On remarque aux côtés du maître de cérémonie la présence de Rodolphe Burger à la guitare et à la voix mais aussi celle de la section rythmique d’Eric Tuffaz, Marcello Giuliani à la basse et Alberto Malo aux drums, et encore de Georgie Fame et Jorge Drexler au chant qui finissent d’apporter un cachet définitivement différent à un « Dylan Different » qui en passe parfois par des allures de big band avec cuivres et compagnie et d’autres par des interprétations subtilement dépouillées avec juste un piano et une voix. Vous n’aviez jamais imaginé Dylan comme ça et la découverte de cet album particulièrement réussi risque fort de remiser le Beaujolais Nouveau au second plan le 19 novembre, jour de leur sortie à l’un et l’autre … A déguster sans modération donc !
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