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MAGMA pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 13 novembre 2009
 

Ëmëhntëhtt-Rê
(Seventh Records – Harmonia Mundi – 2009) 
Durée 50’57 – 6 Titres

http://www.myspace.com/magmaofficial
http://www.seventhrecords.com

Il y a maintenant quarante années que la France et plus largement le monde du nu-jazz et du rock progressif cherchent une réponse à une question devenue par la force des choses récurrente : Magma est il le chef d’œuvre d’un véritable génie ou au contraire la chose dangereuse d’un dément ? Bien décidés à ne pas se soucier de qui les adule et de qui les déteste, le multi-instrumentiste Christian Vander et sa muse Stella du même nom ont repris le chemin des studios en 2004 après une pause magmatique de deux décennies et ont offert à un public qui ne s’y attendait plus vraiment un nouvel effort studio, enchaînant sur des concerts rassemblant les nostalgiques du Zeulh, le style si original qu’avait initié le groupe lors de son arrivée sur la scène de la fin des sixties. Toujours aussi avant-gardiste, Magma nous offre pour l’automne une nouvelle œuvre totalement insaisissable que certains adoreront et que d’autres adoreront détester. Troisième acte de la seconde trilogie du groupe, « Ëmëhntëhtt-Rê » n’a pas fini de faire parler de lui et c’est un peu l’effet que les Vander avaient envie de créer autour de leur nouvelle galette …

Cartésiens, s’abstenir ! C’est un peu le mot d’ordre que lance Christian Vander dès ses premières frappes de batterie, des frappes qui rappellent forcément le jazz et en particulier celui de son idole John Coltrane et qui passent de contre-temps à contre-pieds avec une rapidité à faire se damner les batteurs les plus inspirés … Puis arrive la voix de Stella, empreinte d’un lyrisme mi-progressif mi-classique qui s’appuie sur autant de chœurs pour faire passer un message en Kobaïen, bien évidemment incompréhensible pour le profane mais très familier pour les adeptes du gourou Vander qui y prennent forcément un réel plaisir. On dévale à un rythme soutenu quatre épisodes éponymes de cette rondelle hautement enivrante puis on en arrive à une épitaphe plus sombre décliné sur le ton d’un « Funëhrarïum Kanht » et à une brève oraison funèbre baptisée « Sêhë » non sans avoir attrapé au vol tout ce que l’ouvrage peut compter de mythologique et de mystique, des domaines dans lesquels Magma excelle naturellement. Ceux qui parviendront à entrer totalement dans le délire musical, choral et lyrique de ce monument à la bizarrerie humaine en ressortiront sans le moindre doute marqués à jamais, pour les autres, « Ëmëhntëhtt-Rê » restera l’œuvre incompréhensible de plus d’un personnage qui n’a jamais réussi à faire l’unanimité mais qui le vit plutôt bien … On appelle ça être un artiste et pour ce qui est d’en être, Christian et Stella Vander mais aussi tous ceux qui ont œuvré à leurs côtés au fil des quatre dernières décades en sont véritablement ! Il y a là de quoi gagner de nouveaux fans pour Magma sans pour autant perdre les anciens … On appelle ça réussir son jubilée …