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PURA FE’ pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 04 novembre 2009
 

Full moon rising
(Pinacle Productions – Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2009) 
Durée 74’39 – 17 Titres

http://www.purafe.com 
http://www.myspace.com/purafe
http://www.bluesweb.com 
http://www.musicmaker.org

Elle fait figure de trait d’union entre la culture traditionnelle indienne et la culture américaine et plus qu’une simple défenseuse de la cause des indiens en général et des Tuscarora auxquels elle appartient par l’héritage sa mère en particulier, Pura Fe’ est un modèle pour tous les peuples qui ont été opprimés sur le continent américain, qu’ils soient natifs ou au contraire importés par l’esclavage ! Ouverte de manière très large sur le monde, cette chanteuse doublée d’une géniale joueuse de guitare hawaïenne a plaidé ses causes durant tout un premier album, « Tuscarora Nation Blues », qui lui a apporté la reconnaissance du public, puis elle s’est mise à nu sur un deuxième effort plus intimiste, « Hold The Rain », qui a confirmé la place de choix qu’elle occupe aujourd’hui dans le monde du world-blues et c’est en réunissant à ses côtés ses acolytes, Danny Godinez aux guitares et Farko Dosumov aux basses, mais aussi des amis de Music Maker Relief Foundation comme Sam Duffy ou encore les Carolina Chocolate Drops et enfin quelques rappeurs que Pura Fe’ nous propose un nouvel effort qui tend la main vers l’avenir en proposant rien de moins qu’une réconciliation entre les deux grandes familles qui font l’Amérique, la blanche d’une part et la réunion de tous les autres citoyens de l’autre. Vous avez dit ambitieux ?

C’est une musique baignée d’une part d’utopie et d’une autre de nostalgie que nous propose Pura Fe’, mais elle le fait de façon tellement lucide et qui plus est en regardant fixement vers l’avenir que l’on comprend très rapidement que plus qu’une douce rêveuse, elle est avant toute chose une femme de cœur qui souhaite très sincèrement le meilleur pour toutes les populations sans différence de classe sociale, de race ou de religion. On croise donc dans « Full Moon Rising » toutes sortes d’influences non pas jetées pêle-mêle comme on pourrait le penser au premier abord mais au contraire soigneusement organisées pour que leur association soit naturellement séduisante et hautement communicative. On y trouve le blues, le rock et les grosses guitares qui vont avec, les incantations typiquement indiennes qui donnent le frisson, le banjo est ses sonorités bien roots qui nous conduisent directement vers la Caroline du Nord, le folk des plaines sablonneuses de l’Ouest, les intonations hispanisantes qui nous rappellent que le Continent américain ne s’arrête pas sur une ligne sinueuse tracée entre San Diego et Brownsville et surtout l’apport novateur d’un hip hop qui trouve toute sa dimension en s’associant à la dominante acoustique que donne Pura Fe’ à sa musique. Une quinzaine de compositions personnelles où collégiales comme « Red, Black On Blues », « Borders », « Women Sacred », « The Condor Meets The Eagle » ou « Stand Up For Human Pride » mettent sur le tapis tout le lot d’indignation mais aussi de lucidité, de tolérance et d’espoir que l’artiste porte en elle et c’est avec deux adaptations qu’elle paie un tribut à ses pairs, à Joni Mitchell pour commencer et à son « Flight Tonight », à Skip James enfin avec un « Hard Time Killing Floor » des plus réussis. Plus que jamais, le soleil a rendez-vous avec la lune et c’est cette fois Pura Fe’ qui s’attachera à organiser leur rencontre … Tout simplement magnifique !