lundi, 09 novembre 2009
Bâtisseurs de Ruines
(Acrocs Productions – 2009)
Durée 42’03 – 13 Titres
http://www.la-collectore.com
http://www.myspace.com/lacollectore
 La Collectore est à la fanfare ce que le punk est au rock, un dérivé explosif et propice à mettre le souk partout où il passe, surtout quand il s’invite sur les planches des salles de concerts ou des festivals comme le groupe le fait très régulièrement depuis cinq ans. Réunion d’une vingtaine de camarades apportant cuivres et vents mais aussi cordes, de guitares ou vocales, et enfin percussions, La Collectore aura ainsi foulé les scènes de la Fête de l’Huma en 2004 mais aussi celles de nombre de festivals girondins un an plus tard avant de partir en tournée en Espagne et au Portugal puis en Bretagne pour finir par enfin enregistrer un premier effort, « Bâtisseurs de ruines ». Bien décidé à bousculer les consciences tout en restant festif et convivial puisque le groupe s’associe lors de ses prestations de rue à des danseurs, jongleurs et acrobates, La Collectore met un maximum de cœur à l’ouvrage et ça se sent !
Engagés et partisans, les membres de La Collectore s’appuient sur une rythmique boulet de canon pour tout dévaster sur leur passage, musicalement s’entend car le champ de ruines qu’ils s’attachent à bâtir est avant toute chose fait de voix et de notes porteuses de toute la révolte et de toute la rébellion qu’ils aiment à provoquer. Les flûtes et saxophones accentuent un côté ambigu dans lequel la douceur se fond dans une violence latente et c’est en nous emmenant du « Fa(tras) » jusqu’aux « Larmes » que La Collectore nous invite à passer par un « Bestiaire » et par deux « Horloges » avant de se lancer dans une série où les constats et les questions s’enchaînent, « Que valons nous encore ? », « Vacille », « Tu t’inclines » … Fédérateur, le collectif qui use à l’occasion d’une pointe de hip hop pour mieux rendre sa musique atypique nous offre quelques hymnes pour mener à bien sa révolution en fanfare et d’un « Allons enfants » à un « Eh Merde ! » en passant par un tandem « Jerrican & Barbelés » aux accents de « Mission Impossible », c’est un véritable feu d’artifices que l’auditeur, conquis, aura forcément envie de retrouver en live, là où la véritable dimension du groupe est flagrante, ne serait-ce que pas sa taille. Si le changement pouvait arriver au travers des chansons, La Collectore en serait sans le moindre doute un des grands acteurs !
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