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AMAZIGH pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 06 novembre 2009
 

Marchez noir
(Iris Music – Harmonia Mundi – 2009)
Durée 60’52 – 12 Titres

http://www.amazighk.com
http://www.myspace.com/amazighk2

Il a longtemps porté son propre engagement mais aussi celui de son père et plus largement celui de tout un peuple au sein de Gnawa Diffusion et après avoir passé plus d’un an sur la route entre rencontres, concerts et longues phases d’écriture, Amazigh Kateb revient sur le devant de la scène avec son premier album solo, « Marchez Noir », un ouvrage dans lequel il dépeint avec ses propres mots mais aussi pour la première fois avec ceux de son père, l’écrivain Kateb Yacine, deux décennies d’exil et de deuil mais aussi de scènes et d’expériences collectives. Associant avec un certain brio les instruments traditionnels gnawas, les instruments modernes occidentaux, les machines et une voix digne des griots, l’artiste certifié Appellation d’Origine Incontrôlable bouscule les conventions pour mieux les inviter à se défendre et regarde l’avenir droit dans les yeux !

Partagé entre langue française et langue arabe, « Marchez Noir » est un véritable plaidoyer pour la vie, une déclaration unique en son genre qui en appelle autant à l’amour et au plaisir qu’à l’engagement et à la révolution, qu’elle soit culturelle ou politique. Accompagné de quelques-uns de ses anciens complices, Amazigh y rend hommage à son peuple et à sa culture en empruntant deux poèmes à son illustre géniteur, « Bonjour » et « Africain », et s’efforce de les porter à force de gumbris, de banjos et de mandoles mais aussi de qarqabs, de percussions et de synthés au beau milieu de nouveaux brûlots où les sonorités nord-africaines omniprésentes se teintent à la demande d’un soupçon de reggae, d’une once de rock, d’un poil de hip hop ou d’une lichée d’electro. Résistant avec toujours la même force à toute forme d’agression et plus largement à toute forme d’agresseur, Amazigh n’en oublie pas pour autant de proposer une musique aussi ludique et distrayante qu’engagée et fédératrice. On y retrouve dans un semblant de fouillis soigneusement organisé des « Koma » et des « Chante avec moi », des « Amiral’Guerba » et des « Michel Choukrane », des « I Wanna Tcheefly » et des « Ma Tribu » qui nous rappellent à chaque instant que le meilleur de la culture est bel et bien le métissage et l’ouverture vers les autres. Un adage qu’Amazigh s’efforce de respecter chaque jour en commençant par exemple sa tournée en France pour mieux la poursuivre en Angleterre puis en Algérie avant de revenir vers nous … Qui mieux que lui pouvait porter le nom d’homme libre ?