samedi, 07 novembre 2009 Troisième monde (Mosaic Music Distribution – 2009) Durée 44’13 – 11 Titres
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Parvenu à dépasser de la tête et des épaules une mêlée française où la chanson est parfois un peu trop figée dans ses habitudes, Aegide en a gardé les composantes principales, les mots et leurs jeux, mais les a bousculées pour leur apporter tantôt des accents symphoniques, tantôt d’autres teintés de rock, tantôt une patte fabuleusement electro qui s’ouvre vers une multitude d’horizons … Enfant des conservatoires mais aussi du jazz, du rock et des orchestres de variété, ce jeune Toulousain a donné plus de deux centaines de concerts en salles et en festival et après un premier album autoproduit en 2004 qui lui avait déjà apporté une reconnaissance toute légitime, il revient plus fort que jamais avec dans ses bagages un second effort encore plus incisif mais aussi avec une distribution nationale et surtout avec un tourneur, autant d’arguments qui devraient très rapidement lui permettre d’investir de nouveaux terrains de jeu. Percutants et contestataires, les textes d’Aegide collent au plus juste à un paysage moderne qu’il s’efforce de mettre en œuvre au quotidien !
La voix délicatement teintée par un petit accent qui sent bon le soleil sans pour cela trop en faire, Aegide est un séducteur qui ne mâche pas ses mots doublé d’un riffeur capable de tempérer ses ardeurs pour mieux resurgir avec des grosses guitares dès qu’on ne les attend plus. A la traditionnelle formule guitare, basse et batterie, le chanteur associe un orgue mais aussi à la demande des arrangements de cordes, des synthés et autres machines venues des dancefloors et nous propulse sans crier gare vers un monde qui n’appartient qu’à lui, une planète où le gulf stream ne respecte plus les règles géographiques et où les continents se bousculent un peu pour trouver leur place mais où l’ambiance est chaleureuse, accueillante, conviviale … Houspillant à l’occasion une population qui ne se parle plus voire ne se regarde plus, fustigeant les promesses en l’air des politiciens et leurs retombées sur des gens qui s’enfoncent dans la misère alors que d’autres n’en finissent plus de s’enrichir, Aegide brosse un tableau au vitriol du monde dans lequel il vit tout en livrant sa propre vision de ce qu’il devrait plutôt être, une vision certes très utopique mais après tout, la musique est là avant toute autre chose pour nous faire rêver … Plusieurs singles potentiels se dégagent de « Troisième Monde » à commencer par « Millénaire » qui porte le tittle track en sous titre ou encore « Anna », « Mon petit enfer » et « Communication », autant de titres livrés en pâture à l’auditeur dès le début d’un album qui ne retombe pas d’un gramme d’intensité au fur et à mesure que défilent « Le haut », « Le lien » ou encore « Ca ira… ». Voilà de quoi rassurer ceux qui trouvaient que la chanson française avait tendance à courir en vain après sa propre queue !
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