lundi, 02 novembre 2009
Parlons nous
(Crocodile Productions – 2009)
Durée 60’11 – 15 Titres
http://www.frasiak.com
http://www.myspace.com/frasiak
 Il a tout donné à sa musique et si celle ci le lui rend bien, c’est surtout de la réaction du public et du plaisir que ce dernier prend à écouter ses chansons qu’Eric Frasiak se nourrit … Deux premiers singles sortis à l’époque où les disques étaient encore en vinyle noir auront conduit ce fan de Ferré, de Springsteen et du Floyd à enregistrer un premier maxi sur CD et à multiplier les voyages, accumulant à côté les petits et les grands boulots alimentaires pour enfin en arriver à l’expérience d’un premier album enregistré pour aider le troisième millénaire à naître mais sorti seulement deux ans plus tard. Après un deuxième album, puis un live et enfin un maxi, Frasiak s’est enfin attaché à composer et à mettre en boite un troisième effort dans lequel il s’engage et il s’indigne, dans lequel il blague et chambre un peu mais où il sait aussi rendre hommage à ses modèles en leur dédiant des chansons ou en reprenant les leurs … Un album mature et chargé d’une expérience légitimement acquise au fil de plus de cinq centaines de concerts !
Récompensé ou simplement salué par ce que l’hexagone compte de mieux en terme de prix dédiés à la chanson, Eric Frasiak est devenu aux yeux du public mais aussi des médias un des artistes les plus intéressants de la scène actuelle et s’il n’en est pas encore arrivé à arpenter à longueur d’année les plateaux des télévisions, au moins ses chansons ont elles le mérite de ne pas user d’une quelconque langue de bois pour plaire. On y trouve cette fois encore une bonne dose de vitriol mais aussi beaucoup d’humanisme, un clin d’œil à l’élection de Barack Obama eu travers du « Rêve de MLK » ou un camouflet à notre état par trop sécuritariste avec « Edvige », un clin d’œil absolument pas passéiste au passé avec « T’étais pas né » et une égratignure pleine d’humour aux bobos avec « Le Tango de la Jetset », un « Bar le Duc City Blues » et un « On fait du Rock », une déclaration vibrante à son idole « François Béranger » ou une reprise de « Vingt ans » empruntée à Léo Ferré … Le ton change d’un titre à l’autre mais on reste en permanence dans la chanson à la fois rock et folk et on passe d’une guitare aux cordes nylon à un accordéon, d’une basse acoustique à un orgue avec toujours la même simplicité et la même harmonie, le but recherché restant la spontanéité et la sincérité. Ne désespérant pas de devenir un jour aussi célèbre et adulé que les Thiéfaine, Bashung, Fugain et autres Paul Personne avec qui il a partagé ses scènes du Printemps de Bourges jusqu’à L’Olympia, Eric Frasiak vit son art comme un véritable artiste, sans se poser de question et en mettant le maximum dans chacun de ses albums pour qu’un jour peut être un nouveau pas soit franchi … Et très sincèrement, il le mériterait !
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