vendredi, 09 octobre 2009
Captain Boogie
(Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2009)
Durée 40’04 – 12 Titres
http://www.tropicbluesband.com
http://www.myspace.com/theexperimentaltropicbluesband
http://www.bluesweb.com
 Ils sont passés tous les trois par la même Ecole d’Arts Appliqués où ils évoluaient chacun de leur côté dans diverses disciplines mais c’est autour de la même passion pour la musique un peu barrée que Dirty Wolf, Boogie Snake et Devil D’Inferno ont décidé de crever la scène liégeoise en créant The Experimental Tropic Blues Band. Les deux premiers lascars au chant, aux guitares et plus largement aux instruments, le troisième larron à la batterie , il n’en faudra pas beaucoup plus pour que le groupe donne ses premiers concerts et s’impose dans un genre hybride regroupant selon ses propres dires le garage rock, le punk, le blues, le psychobilly et le grunge, rien que ça … Extrême, provocateur, bruyant parfois, le trio s’en ira réveiller l’âme des Cramps et lui présenter celles de Bo Didley et de Buddy Holly pour finir par en arriver à une musique empreinte des fifties mais paradoxalement très actuelle qui fera fureur, grâce à son album « Hellelujah », sur des routes où il partagera les scènes avec Jon Spencer, Deltahead, Bjørn Berge. A force d’acharnement, le band trouvera même le moyen de collaborer avec un autre trublion belge, Arno …
A l’heure de présenter son nouvel effort, The Experimental Tropic Blues Band resserre les boulons et nous propose cette fois des compos fabuleusement décadentes enregistrées dans une cacophonie ambiante et faisant encore et toujours la part belle à une sorte de mélange où la provocation et la folie se réunissent autour de la même vigueur. Toutes guitares devant, le trio met le paquet sur les saturations et insiste lourdement sur les grincements, couinements et autres craquements pour rendre ses sonorités encore plus crades et toujours plus vintage. Rejoint de manière épisodique par un sax et par un violon, le trio bouscule les règles de la bienséance musicale en nous livrant des bombes qui sentent autant l’urgence que la douleur, des hymnes où tout se télescope autour de la même démesure et où l’accordage n’est pas de mise, ou alors tellement peu que l’on en arrive à l’oublier. Au pays de « Captain Boogie », c’est la démesure qui prend les commandes et qui nous envoie sans le moindre ménagement un filet bien garni où les « Disco D’Inferno », « Goddamn Blues », « Those Dicks » et autres « Baby Sue » entourent de façon suggestive une adaptation très personnelle du « Think It Over » emprunté à Buddy Holly … Une paire de clips pour finir de rendre le tout très attirant et voilà un bien bel ouvrage qui s’en ira atomiser les bacs d’un automne qui s’annonce bondissant ! Un auditeur averti en vaut deux …
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