vendredi, 09 octobre 2009
Anatomie bousculaire
(Lésion-Mouche – Anticraft – 2009)
Durée 50’48 – 14 Titres
http://www.anatomiebousculaire.com
http://www.myspace.com/anatomiebousculaire
 Etre un trio rock féminin n’est pas un handicap, loin de là, et ces trois Parisiennes d’Anatomie Bousculaire sont en train de le prouver en assumant non seulement leur féminité mais en mettant qui plus est le monde entier en émoi en remportant d’entrée de jeu un L.A. Music Award, récompense internationale réservée aux formations non signées, dans la catégorie « Meilleur artiste grunge de l’année 2006 » … Rejoignant ainsi au palmarès des artistes comme System Of A Down, Korn, Slash ou Black Eyed Peas, Cécile (guitare), Angee (basse) et Alice (batterie) mettent fin à toute suspicion de discrimination et démontrent que leur musique a de quoi retourner les tripes avec non seulement son côté tour à tour crade et puissant puis délicat mais aussi avec son contenu où il est question d’amour, de sexe, de violence et de tout un tas de choses qui ponctuent au quotidien l’existence de l’individu lambda. Ca s’appelle du rock, ni plus ni moins, et ça ne s’arrête pas aux attributs masculins ou féminins de celui qui le joue …
Voilà un premier album particulièrement abouti dans lequel on retrouve tout un tas d’influences parfaitement maîtrisées, un album qui sent bon l’envie de mettre des watts mais de le faire de la plus belle des manières, en y mettant non seulement une âme mais aussi une grosse part de feeling. Flirtant plus souvent qu’à son tour avec la langue de Noir Désir, Cécile écrit des textes qui interpellent, qui dérangent, reprenant à son compte une plume nourrie à la lecture d’Amélie Nothomb et d’Hélène Cixous pour mieux les poser sur des musiques composées collégialement dans un registre qui rappelle en vrac Patti Smith, Siouxie & The Banshees, Nine Inch Nails … Anatomie Bousculaire ne se pose pas de question et nous envoie sans crier gare un album plein de diversité qui ne répond qu’à une seule règle, celle de la qualité des morceaux, quand bien même ces derniers se font changeants au possible et nous font le coup du chaud et froid, du sucré salé. Des « Mondes engourdis » jusqu’aux « Métastases en treillis » et des « P’tits Poissons » jusqu’à « Ma fiole de sang », Anatomie Bousculaire affirme sa singularité, son originalité, et frappe un grand coup pour être certain que le public se souviendra de son existence. Certains ont connu le succès pour moins que ça …
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