Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

TINARIWEN pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mardi, 29 septembre 2009
 

Imidiwan : Companions
(AZ – Universal – 2009) 
Durée 62’34 – 13 Titres + DVD : Durée 30’ environ

http://www.tinariwen.com
http://www.myspace.com/tinariwen

Il y a une trentaine d’années que dure l’histoire de Tinariwen, on serait presque tenté de parler d’épopée tant l’image que véhicule ce groupe de Touaregs est forte et quasiment hollywoodienne … Non contents d’avoir troqué leurs fusils contre des guitares, les membres de cette formation nomade ont eu à cœur de s’en servir pour porter leur message, celui d’un peuple en quête de reconnaissance qui a réussi à se relever de tous les affronts, de toutes les violences, et qui aujourd’hui encore clame haut et fort son identité. Le principe original de Tinariwen est d’être un groupe changeant, chacun des membres qui y participe y entrant et en partant à son gré, à la manière touarègue, et si le succès qui grandit sans cesse depuis le début du troisième millénaire oblige à quelques changements en terme d’organisation, l’idée de base est restée la même et a poussé Tinariwen à enregistrer son nouvel album, le quatrième, au beau milieu de la brousse et à le fignoler dans une maison en terre louée pour l’occasion du côté de Tessalit. Le prétexte idéal pour des retrouvailles avec leurs amis, leurs compagnons, leurs frères de sang et de race, ceux que l’on nomme « Imidiwan » en langue Tamasheq …

Porteur une nouvelle fois de toute la spontanéité et de toute la chaleur du blues du désert, ce nouvel album de Tinariwen est un concentré de nostalgie et d’espoir, la rencontre improbable du sable jaune et des amplis à lampes, de la tradition et du modernisme, autant d’ingrédients que les Touaregs laissent se rejoindre avec un soin tout particulier pour être certain que les nouveaux ne balayent pas en un mouvement toute une vie de traditions. Les guitares électriques rencontrent donc les instruments locaux dans un ballet à douze mesures qui trouverait aussi bien sa place dans les rues de Chicago que dans celles de Bamako tant les racines sont proches et on se laisse aller à voyager au gré des notes le long des dunes de sable ocre avec en tête les visages d’Ali Farka Touré mais aussi de Robert Johnson ou de Muddy Waters … D’un « Imidiwan Afrik Temdam » à un « Ere Tasfata Adouna » en passant par des « Tenhert », « Intitlayaghen » et « Assuf Ag Assuf », on découvre nombre de sentiments forts et de valeurs séculaires qui animent les Touaregs et au-delà des belles notes et des voix enchanteresses, c’est toute une philosophie qui se dégage d’un album complété par un livret très bien détaillé, du moins pour les anglophones, et par un film d’une trentaine de minutes où les images et les sons sont une sorte de traduction du témoignage des hommes. On comprend bien mieux les valeurs du groupe quand on sait comment il vit la naissance de ses œuvres …