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BONEY FIELDS & THE BONE’S PROJECT pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 03 octobre 2009
 

Live at Jazz à Vienne
(Blues Project – Rue Stendhal – 2009) 
Durée 74’08 – 11 Titres + DVD – Durée 115’ environ

http://www.boneyfields.com
http://www.myspace.com/boneyfieldsthebonesproject

Du ghetto noir de Chicago jusqu’à la scène de Jazz à Vienne, il y a un sacré pas que Boney Fields a pris le temps de franchir mais pour ce fringant quinquagénaire à la voix rocailleuse et à la trompette sauvagement funky, l’histoire est loin d’avoir commencé en cette soirée de juillet 2008 alors qu’il foulait en compagnie de son  Bone’s Project les planches de ce festival parmi les plus prestigieux de l’hexagone … Trente ans plus tôt, Boney Fields arpentait déjà le circuit professionnel de la windy city et a depuis accompagné les meilleurs, d’Albert Collins à James Cotton en passant par Lucky Peterson, Maceo Parker ou encore Alpha Blondy, mais c’est en 1997, sous l’impulsion de Luther Allison dont il était l’ami et le sideman, qu’il débutera une aventure musicale personnelle, rencontrant au fil du temps la saxophoniste Nadège Dumas qui deviendra sa compagne puis le bassiste Mike Armoogum et le guitariste Hervé Samb qui sont encore aujourd’hui les piliers de son groupe. On leur associe Enrico Mattioli aux drums, Jerry Leonide aux claviers, Pierre Chabrele au trombone et Jean Carole Carpenter aux chœurs et on profite d’une petite accalmie dans le ciel de Jazz à Vienne pour rejoindre la scène où Boney Fields & The Bone’s Project nous attendent …

Le contenu du CD étant rigoureusement reproduit sur le DVD, on gardera donc le premier pour l’autoradio tandis que l’on emportera le second au salon pour y profiter non seulement d’une superbe qualité d’image et de son mais aussi et surtout d’un contenu explosif à souhait, Boney ayant en cette soirée estivale bien trop humide au goût du public décidé de réchauffer l’atmosphère à grand renfort de son cocktail bien dosé de blues, de soul, de funk et de reggae ! Travaillé jusque dans la couleur rouge dominante de la scène et des costumes, le show du Bone’s Project est un fabuleux moment de technique mais aussi de spontanéité puisque si l’on sent à chaque instant que le groupe a travaillé les arrangements de titres comme « Don’t Call Me Local », « Funny How Time Sleeps Away », « Get Up & Stand Out » ou « Red Wolf », le groove et le feeling caractéristiques des musiques noires américaines ressortent naturellement grâce à une forte part d’improvisation qui se traduit par des soli individuels que le frontman distribue avec beaucoup de générosité à chacun de ses complices. Si l’on déplore que le public soit un peu poussif au début du set, on comprend rapidement pourquoi la chaleur monte aussi vite devant la scène que dessus et on se prend après seulement quelques minutes, tout comme l’assistance, à accompagner Boney Fields dans ses déhanchements et surtout dans ses longues envolées vocales et dans ses superbes parties de trompettes où l’on craint à chaque instant pour ses joues tant elles se gonflent pour répondre à son légendaire entrain. Deux titres bonus sur le DVD mais aussi diverses interviews de Marta High, Lucky Peterson, JJ Milteau, Bernard Allison, Corey Harris, Fred Wesley et Boney Fields lui-même finissent de faire de ce double ouvrage un des très grands moments de l’automne qui arrive à grands pas ! Ce soir là à Vienne, la pluie faisait des claquettes …