vendredi, 25 septembre 2009 Neurula (A Tant Rêver Du Roi – 2009) Durée 49’27 – 6 Titres
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Enfant illégitime de Magma, de Frank Zappa et de Mr Bungle qui aurait été éduqué à grand renfort de Jon Spencer, de Primus et de Zu, Tapetto Traci est un combo palois un peu déjanté qui évolue dans un registre où les musiques expérimentales se mélangent à une espèce de free jazz et qui se fait un malin plaisir à voir ses membres jouer aussi bien de la guitare que de la basse, de la batterie ou encore du saxophone, qu’il soit ténor ou alto … Formé en 2001, le quartet a rapidement conçu un premier album très acoustique dans l’esprit et après s’être efforcé de le montrer au plus grand nombre possible en donnant des concerts plus incroyables les uns que les autres, Tapetto Traci s’en est allé vers des domaines plus électriques, persistant encore et toujours dans un répertoire des plus déconcertants et accouchant en 2005 d’un deuxième album où Médéric Grandet à la guitare, Sébastien Lavigne à la basse, Charley Rose au sax et Alexis Toussaint à la batterie semblaient définitivement avoir trouvé leur voie …
Et pourtant rien n’est jamais figé dans le domaine des musiques expérimentales puisque c’est un troisième opus très rock dans l’esprit que nous propose Tapetto Traci, un ouvrage débridé au possible qui reprend à son compte le côté redondant du gros rock qui tache et qui nous propose une musique à la fois primitive et construite, une musique où les notes sont parfois servies l’une à la suite de l’autre, d’une manière répétitive à l’infini … On se laisse surprendre une fois encore par cette déconstruction systématique de toute ébauche de riff, de toute mélodie trop linéaire, et on entre avec le quartet dans un univers où la « Déraison » n’est qu’une première étape sur les routes de « Neurula ». « Le Pendule » continue de nous emmener avec méthode dans une quasi-léthargie propice à la suite de l’album et Tapetto Traci n’a plus dès lors qu’à nous donner la becquée avec « Neurotonic » ou « La Danse de l’Atome » pour finir de nous contraindre à le suivre de bon gré vers les deux pièces épiques de l’album, « Magbarat Alzoar » et « Modus Operandi ». On ne ressort pas indemne d’une telle découverte mais celui qui saura s’y adapter aura ensuite le plus grand mal à se passer de « Neurula » ! L’abus de free jazz n’est de toute façon pas dangereux pour la santé …
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