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SYRANO pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 27 septembre 2009
 

Le goût du sans
(Les Doigts Dans L’Zen – L’Autre Distribution – 2009) 
Durée 64’22 – 16 Titres

http://www.syrano.net
http://www.myspace.com/syranosurlenet

Il vient de Chartres et a emprunté son nom de scène au personnage créé par Edmond Rostand pour son panache, pour son sens du beau verbe, pas étonnant dès lors que Syrano soit un de ces poètes modernes pour lesquels les mots sont un véritable art de vivre et la musique une manière idéale de les porter vers le plus grand nombre. Un premier album paru en 2006 a permis à ce jeune artiste intercalé entre deux époques, le XIXème siècle pour les influences et le XXIème pour la mise en œuvre, de se faire remarquer non seulement dans les bacs avec une dizaine de milliers de copies vendues mais aussi à la ville avec près de cent cinquante dates données dans tout l’hexagone et c’est sans véritable surprise que l’on retrouve aux côtés de celui qui a su devenir une valeur sure de la chanson folk et un poil libertaire nombre de grands noms de notre scène nationale, à commencer par Debout Sur Le Zinc qui a servi de fil rouge à ce nouvel effort de Syrano en y tenant les violons, accordéons, mandoles et autres banjos. Mais là n’est pas la seule surprise que nous réserve « Le goût du sans » …  

On ne sait jamais trop si ce sont les textes qui invitent les musiques ou si c’est le contraire tant les deux se rejoignent dans une sorte d’alchimie parfaite, une osmose irrésistible qui fait que séparer l’un de l’autre serait irrémédiablement voué à l’échec. De rap en folk et de pop en rock en passant par le ragga, Syrano nous convie à un voyage au cœur de ses émotions, de son vécu, de ses idées politiques et sociales, brossant une sorte de toile à dominante humaniste dans laquelle la critique n’est pas gratuite mais au contraire constructive et souvent fondée. Reste que l’artiste a bien compris qu’il était un avant tout justement un artiste et si ses valeurs ressortent forcément de ses vers, ce sont quand même les vers qui prédominent et qui vont chercher l’auditeur grâce à un « Origami » ou à un « Ours en peluche », à un « Garçon de joie » ou à une « Grande roue ». Punk dans l’âme, même s’il ne le fait généralement pas voir par des riffs ravageurs mais plutôt par des phrases saignantes, Syrano a souhaité inviter ses amis pour l’interprétation de « Bleus », une chanson écrite juste après la dernière élection présidentielle, et c’est avec un plaisir évident que l’on y retrouve Mourad Musset de La Rue Kétanou, François Hadji Lazaro, Frédo des Ogres de Barback, Imbert Imbert, Baltik et enfin Mell venus partager un grand moment de chanson sans langue de bois. Le clavecin, le violoncelle et la flûte traversière répondent avec un charme tout particulier au theremin, aux guitares mais aussi aux machines et c’est au bout du compte un véritable bouillon de culture musicale qui se termine par trois titres bonus en Anglais que Syrano nous propose en guise de deuxième album, un ouvrage qui prône en permanence la rencontre des genres et des idées. On devrait mettre « Le goût du sans » au programme les écoles de la république, ça élèverait sans le moindre doute le niveau, ne serait-ce qu’au niveau de l’acceptation de l’autre tel qu’il est …