mardi, 22 septembre 2009
Divisés (pour mieux régner)
(Yotanka Productions – Discograph – 2009)
Durée 60’46 – 18 Titres
http://www.redbong.net
http://www.myspace.com/redbong
 Onze années d’existence auront permis à cette formation stéphanoise de proposer au public pas moins de trois albums et non content d’avoir semé un vent de panique dans le monde du rap avec son précédent effort, « La France qui se lève tard (et qui t’emmerde) », Redbong remet le couvert avec son electro hip hop, une musique directe et sans artifice et pourtant très fortement empreinte d’une poésie certes toute personnelle mais tellement lucide. Remarqué sur plus de cinq centaines de concerts données de France en Hollande en passant par l’Espagne et même le Canada, le quartet a toujours su séduire les plus difficiles avec une grosse dose d’originalité et au moins autant de sincérité et c’est avec une véritable volonté d’enfoncer le clou encore un peu plus loin que les deux MC’s, Sébastien Pilato alias Crayon et Julien Lavaire alias Dan, et leurs deux complices aux machines, Fabien Redbon alias Lodubang et Nicolas Sauvignet alias Selecta Pastoug’, se sont offerts leur album le plus attractif à ce jour. Découverte …
Présenté comme un concept album qui s’attache à traduire en chanson le quotidien d’une banalité affligeante d’un individu lambda auquel chacun pourra même peut-être s’identifier, ce troisième opus de Redbong est une sorte de fiction hallucinée dans laquelle on se laisse entraîner de bon gré tant l’ambiance proposée est chaleureuse et séduisante. Le thème de la division que le titre de l’album impose de façon plus ou moins évidente sert de fil conducteur et c’est donc en deux parties distinctes que « Divisés (pour mieux régner) » est présenté, la première groovante et très proche d’un hip hop traditionnel ne servant qu’à inviter la seconde à se lâcher totalement pour nous entraîner dans un hip hop teinté d’emo, de noise et d’electro qui surprend à chaque instant. On part bille en tête à grand renfort de « Hip-Hop Poulidor », de « Comme un Lundi » et de « Road Trip » avant de céder à la « Rupture » et de se laisser séduire enfin par « La teigne », « Le split » ou « Flash infos », le tout nous emmenant quoi qu’il arrive vers un « Twist » final sans oublier de nous faire traverser des sensations étrangement complémentaires telles que l’urgence, la folie, la violence ou même l’horreur. Pourtant, jamais Redbong ne parvient à déranger, tout juste à nous faire ouvrir les yeux sur des choses auxquelles on ne prête parfois que trop peu d’attention, et c’est à l’arrivée un album des plus intéressants qui s’en viendra jusqu’aux oreilles du public à partir de la mi-octobre … La route reprendra ensuite ses droits et du Québec jusqu’en France, c’est toute une population ouverte aux fusions les plus audacieuses qui saura réserver aux Stéphanois l’accueil qu’ils méritent !
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