lundi, 21 septembre 2009
Crame la mèche
(F.T.I. Production – Anticraft – 2009)
Durée 62’03 – 15 Titres
http://www.lafanfareenpetard.com
http://www.myspace.com/fanfareenpetard
 Ils ne sonnent pas véritablement rap, pas ragga ni même electro non plus, à peine peut-être un peu plus ska que le reste … Vous l’avez sans doute déjà compris, La Fanfare En Pétard, c’est un peu tout ça à la fois mais c’est aussi et surtout une grosse dose d’énergie et de feeling que cet ovni strasbourgeois emmène autant que faire se peut à la scène depuis l’arrivée en 2005 de Gaston, son chanteur et néanmoins saxophoniste. Réunion plutôt inattendue du flow si particulier de son frontman et des cuivres minimalistes du reste du combo, le sextet véhicule un courant de pensée qui s’appuie sur une observation attentive de ce qui l’entoure et qui le pousse forcément à poser un regard critique sur la société … Refusant pourtant d’être alarmiste, La Fanfare En Pétard s’attache à donner à ses créations un côté explosif et festif qui lui vaut généralement la sympathie du public un peu partout en Europe où le groupe tout de rouge et de noir vêtu va distiller ses tranches de vie.
Il ne faut surtout pas s’arrêter à l’appellation fanfare qu’elle s’est volontairement donnée, cette formation hautement swingante sonne bel et bien comme un groupe de rock dans lequel la vie aurait jeté sans ménagement une pointe de dub et une autre de hip hop … Recueil de morceaux apocalyptico-bordéliques, « Crame la mèche » n’a pas véritablement de ligne directrice stricte mais s’impose quand même un fil conducteur, celui de la qualité des titres, faisant même pour les rendre encore plus attachants le pari de s’offrir des invités comme Papet J de Massilia Sound System ou encore le rappeur américain Mr E. Ca part donc dans tous les sens et d’un rap bien construit avec ses orchestrations à l’américaine jusqu’à une reprise ambitieuse et colorée du « We Are The Show Men » de Jacques Higelin, c’est tout l’éventail du ragga mais aussi des sonorités électroniques, des scratches et bien évidemment des accents cuivrés qui s’entrechoque pour donner naissance à un ouvrage que l’on se passe et que l’on se repasse à n’en plus finir. A force de « Noroc », de « Rabalkaganoïd », de « Gong-Nimp », de « Zboom » et de « 15 Minutes Of Fame », on finit par se prêter au jeu de La Fanfare En Pétard et par se dire que si la vérité absolue existe en ce bas monde, c’est peut être bien elle qui a trouvé la manière de s’en approcher au plus près … Un album qui fait crac boum hue mais qui sait aussi voir un peu plus loin que le bout de son nez !
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