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BALLAKE SISSOKO & VINCENT SEGAL pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mardi, 15 septembre 2009
 

Chamber Music
(Nø Førmat ! – 2009) 
Durée 54’46 – 10 Titres

http://www.myspace.com/ballakesissoko

La rencontre des instruments de Ballaké Sissoko et de Vincent Segal pouvait pratiquement sembler improbable et c’est pourtant d’un élan commun que les deux artistes se sont décidés à réunir la kora et le violoncelle sur un seul et même ouvrage, un album né non pas instantanément mais au contraire lentement apparu aux deux protagonistes comme une évidence incontournable à force de rencontres et de liens méticuleusement tissés. Maître incontesté de cette harpe à vingt et une cordes et membre d’une famille apparentée à l’instrument, Ballaké Sissoko qui a notamment croisé ses cordes avec celles de Taj Mahal est rapidement tombé sous le charme du jeu mais aussi du personnage de Vincent Segal, accompagnateur acclamé de Cesaria Evora, Sting ou Mariane Faithfull mais aussi membre créateur de Bumcello, le projet qu’il partage avec Cyril Atef. Pour les deux artistes, il semblait alors naturel de partir de concert dans le projet « Chamber Music » et c’est en se partageant la composition mais surtout en créant une sorte de complicité propice au dialogue de leurs instruments qu’ils se sont attachés à la création de cette œuvre, se rendant à Bamako en mai 2009 pour coucher leur inspiration sur la bande …    

C’est un album plein d’harmonie, plein de subtilité, que nous présentent aujourd’hui Ballaké Sissoko et Vincent Segal, un ouvrage qui ne s’encombre d’aucune étiquette tant il sort des sentiers battus de la world music et de la musique classique pour créer sa propre voie, celle d’une musique unique en son genre qui pose ses assises sur les sensations naturelles, sur les bonnes vibrations propres à chacun des deux protagonistes. La dominante instrumentale est tout juste interrompue par la voix de la chanteuse Awa Sango qui tempère délicatement « Regret », un titre composé en hommage au chanteur Kader Barry. Plus qu’à un long discours entre deux artistes, c’est à la fusion presque irréelle de la kora et du violoncelle que nous convie « Chamber Music », une sorte alchimie ultime entre deux types de sonorités née de la foi de deux hommes de cœur et de leur volonté commune de créer quelque chose de fort, de grand, d’irrésistible. On saluera le côté spontané de l’interprétation, résultat de trois sessions d’enregistrement réalisées dans l’ambiance un peu particulière de la nuit malienne si propice à la méditation, des sessions tout juste agrémentées de la voix déjà évoquée mais aussi de quelques ajouts séduisants de touches éparses de balafon, de ngoni ou d’autres instruments typiques. Pas une note superflue, Ballaké Sissoko et Vincent Segal sont allés droit à l’essentiel et ça se ressent en permanence durant cette petite heure pleine de sensualité. Bravo !