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SAM KARPIENIA pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 09 septembre 2009
 

Extatic Malancòni
(DFragment Music – L’Autre Distribution – 2009) 
Durée 50’41 – 12 Titres

http://www.myspace.com/samkarpienia

Vingt années de musique consacrées entre autres à Kanjar’Oc et à Dupain auront permis à Sam Karpienia d’obtenir cette voix délicatement éraillée qui porte si bien les musiques des rives de la Méditerranée sur une base où le rock est une véritable raison d’exister. Poète inspiré, le créateur assume avec beaucoup de classe le poids de son talent et s’efforce de le mettre en avant en écrivant ses propres chansons dans lesquelles la tradition s’ouvre régulièrement sur le modernisme et où sa mandole se mélange de façon naturelle à celle de Daniel Gaglione mais aussi aux percussions de Bijan Chemirani et à la batterie de Mathieu Goust. Trois journées de studio à Marseille auront su se révéler suffisantes pour que cet ouvrage qui ondule de Cadix jusqu’à Naples en passant par Tanger, Oran et Tunis se fasse chaud et coloré et pour que les diverses sonorités utilisées parviennent à trouver une véritable alchimie, une sorte de fil conducteur qui donne à « Extatic Malancòni » ce cachet si particulier …

C’est un album résolument actuel que nous présente Sam Karpienia, un véritable ouvrage de rock moderne et engagé dans lequel l’héritage populaire de l’Occitanie s’invite sans le moindre complexe, prouvant par la même occasion que c’est souvent sur des bases séculaires que le plus intéressant du modernisme se construit. Véritable ode aux déracinés, « Extatic Malancòni » est une sorte de rencontre, entre les gens bien entendu mais aussi entre les diverses cultures du Bassin Méditerranéen, un espace où la langue passe volontairement de l’Occitan au Français et où les rythmes du raï s’allient avec une certaine générosité à ceux du rock. Bousculant quelque peu les habitudes, Sam Karpienia insiste sur le chaos né du métissage et l’impose à ses créations au travers d’œuvres fortes comme « Les voyageurs », « Descobrança », « La chute » ou « Elle émane » et invite même le peintre Guy Thibert à enfoncer encore un peu plus le clou en signant un visuel lui aussi très tourmenté. Deux hommages se voient naturellement rendus sur la fin de l’album, le premier à Alessi Dell Umbria à qui Samuel emprunte le texte de « Lo Camin de Morgiù » et le second à Tristan Tzara dont il intègre des parties de textes à son superbe « A demi lune ». Le côté spontané voire parfois carrément improvisé de l’effort lui confère souvent une très grande partie de son charme et finit de le rendre totalement irrésistible. Ca s’appelle « Extatic Malancòni » et les bons bacs indépendants résonneront de ce mélange ingénieux de vers et de notes dès le 14 septembre …