Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

LA CANAILLE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 28 août 2009
 

Une goutte de miel dans un litre de plomb
(Discograph – 2009) 
Durée 46’20 – 12 Titres

http://www.myspace.com/lacanaille

S’ils se sont rencontrés dans le Jura, c’est bel et bien à Paris que Marc Nammour et Nicolas Rinaldi ont formé La Canaille, lorsqu’ils ont fait la connaissance en 2003 du bassiste Walter Pagliani et du guitariste Marc Barnaud. Bien décidés à ne pas suivre le reste de la scène rap dans sa démarche d’autodestruction par excès de starification, les quatre complices ont fait le choix de rester inspirés par les rimes urbaines tout en renonçant à l’appel de la jet set et c’est de petits boulots en petits boulots que chacun assurera sa survie en parallèle d’une carrière musicale un peu longue à décoller. Un premier enregistrement servira de déclencheur et propulsera La Canaille vers des festivals réputés comme les Eurocks, le Printemps de Bourges ou encore Chorus des Hauts de Seine et à l’instar de Java, le groupe gagnera ses premiers galons auprès d’un public bien plus adepte du rock que du hip hop. Au moment d’enregistrer ce nouvel effort, La Canaille, qui se démarque de plus en plus de la scène traditionnellement rap, s’ouvre une fois encore un peu plus vers la world music et le rock ! Le résultat ne peut qu’en être plus séduisant …

La plume acérée et les idées solidement ancrées au plus profond de lui, Marc Nammour n’en est pas moins un érudit capable d’aller fouiller dans les textes les plus inattendus pour créer son propre rap. Aux côtés de ses « Ni dieu ni maître », « Une goutte de miel » et autres « Le fric » vient donc se positionner un texte écrit en 1870, en pleine Commune de Paris, un texte inscrit hors des temps et des modes qui lui colle au plus juste à la peau puisque le refrain se termine par une phrase appelée à devenir culte, « C’est la canaille, eh bien j’en suis ». Assumé jusque dans ses moindres recoins, le répertoire de La Canaille n’oublie pas de gratter du bout de l’ongle pour parfois faire sauter le vernis et au risque de choquer, voire même de se créer des inimitiés, le quartet évoque ses origines, son côté prolo avec au plus profond de lui des racines où la France rejoint le Moyen Orient, où les influences sont traditionnellement multicolores. Une saga caustique en trois actes nous ramène vers « Le chroniqueur », le rythme monotone de la vie professionnelle resurgit au gré de « L’usine », le sentiment d’appartenance est évoqué dans « Mon camp » et c’est tour à tous à force de machines, de samples, de bouzoukis ou de guitares électriques que La Canaille fait passer son message à la fois fort et plein de sentiments justes et légitimes. Beaucoup d’inspiration et un amour immodéré des mots, un sens de la mise en place et une véritable envie de partager des idées, c’est La Canaille … En serez-vous ?