jeudi, 20 août 2009
Moй друзья (Mes amis)
(Autoproduction – 2009)
Durée 44’50 – 10 Titres
http://www.wentasgottheblues.com
http://www.myspace.com/wentasgottheblues
 Wenta est une artiste naturelle, une de ces chanteuses pour qui la scène est une raison d’exister … Née en Normandie d’une mère polonaise et d’un père ch’ti, la jeune fille attendra d’atteindre la majorité pour rejoindre la capitale et commencer à y vivre de petits boulots, se produisant dans les derniers cabarets parisiens et y croisant la route de Serge Lama et de Claude Nougaro qui la prennent alors sous leur aile … Un premier album baptisé « Danger » lui fera obtenir le rôle de Sadia dans Starmania et Wenta en profitera pour se perfectionner au contact de Michel Berger mais c’est le blues pour lequel sa voix est naturellement faite qui la rappellera très vite, l’artiste en profitant pour écumer les clubs et les festivals durant de longues années avant de sortir un album live, « Wenta’s Got The Blues », puis de se mettre à composer pour ce nouvel effort sur lequel on remarque, entre autres, Peter Nathanson aux guitares. Mélange de deux mondes, celui du blues et celui des musiques d’Europe de l’Est, « Moï Drouzia » ne manque pas d’originalité !
Elle a ce côté séduisant des grandes dames du blues, les Bessie Smith, Ma Rainey et autres Janis Joplin auxquelles elle emprunte le franc parler et l’attitude définitivement libre de toute entrave et c’est sur un ton plein de sensualité que Wenta vient nous présenter des chansons qu’elle crée en compagnie de gens comme Thomas Février qui est également réalisateur artistique de l’album ou encore de José Garcia et de Sophie Meriem-Rockwell. Respectueuse de ses modèles, Wenta n’oublie pas de leur rendre hommage en reprenant par exemple le « Cherry Red Wine » de Luther Allison ou encore le légendaire « Nobody Knows You When You’re Down And Out » immortalisé par Bessie Smith et c’est à un autre exercice périlleux qu’elle se livre en fin d’ouvrage avec une adaptation bien bluesy d’un traditionnel tsigane chanté en Romany, « Erdeleïzy ». Régulièrement inondé de cuivres mais aussi de violons, « Moï Drouzia » nous emmène au plus profond des différents blues de Wenta, des genres à la fois différents et complémentaires sur lesquels sa voix profonde et rocailleuse mais aussi puissante comme sur le féroce « Wenta’s Got The Blues » n’en finit plus de marquer les esprits. On signalera enfin pour la fine bouche le superbe duo avec Tcheky Kario sur « Games Of Love ». De la Russie aux champs de coton, il n’y a qu’un pas que Wenta n’a pas hésité à franchir. Grand bien lui en a pris !
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