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NICE JAZZ FESTIVAL (06) - 20 Juillet pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
vendredi, 24 juillet 2009
 

NICE JAZZ FESTIVAL
JARDINS DE CIMIEZ - NICE (06)
Le 20 juillet 2009

http://www.nicejazzfestival.fr/

Retrouvez toutes les photos de Yann Charles sur http://www.myspace.com/isayann 

Remerciements : Anne-Claire Barthélémy, Sylvie Desnouveaux, Barbara Lysiak, Nice Jazz Festival

L'avantage, quand on est au Nice Jazz Festival, c'est que les journées, du moins d'un point de vue météorologique, se ressemblent comme deux gouttes d'eau ! Enfin dans ce cas là plutôt comme deux rayons de soleil … Un temps absolument magnifique dès le petit matin et au lieu de commencer à rédiger ce texte ou même à trier les photos de la première superbe soirée aux Arènes de Cimiez, comme je devrais le faire, me voilà parti à la découverte de Nice, de ses petites rues ombragées, de son ambiance autant française qu'italienne, de son marché où ce sera à celui qui criera le plus fort, et le tout dans des farandoles de couleurs, de saveurs et d'odeurs qui réveillent en moi pleins de souvenirs de mon enfance. Petit restaurant, histoire de déguster quelques spécialités locales et me voilà fin prêt à vivre, après une sieste amplement méritée, une nouvelle soirée de blues et de jazz avec des artistes absolument magnifiques qui font que cette soirée est titrée comme « Prestige ».

A l'affiche Madeleine Peyroux, Christian Vander (Magma) Quartet, parrain de ce festival, Susan Tedeschi, Joe Bonamassa et le très attendu BB King, véritable légende vivante du Blues. Le public ne s'y est pas trompé en étant déjà très nombreux dès l'ouverture des portes. Les allées, où sont installés bon nombre de stands de nourriture, souvenirs, disques, habits et tee-shirt sont bien remplies et il règne une ambiance très conviviale dans la chaleur de cette fin d'après midi sous le chant des cigales.

La première à venir sur scène est Susan Tedeschi et Susan n'est pas venue à Nice pour rien ! D'entrée de jeu, elle annonce la couleur en faisant pleurer sa guitare dans un jeu puissant, un son énorme, bref, Susan Tedeschi "ça envoie grave" comme me dit un des photographes qui ne la connaissait pas. Et c'est vrai qu'avec son physique et son aspect très féminin, on ne penserait pas que Susan envoie du lourd.

Pédale Wah Wah, toucher de guitare très fin, mais aussi une voix légèrement cassée et très sensuelle, un peu à la Janis Joplin, elle a offert aux spectateurs quelques peu médusés et admiratifs par sa prestation, un show très fort, des chansons pleines de poésie et de chaleur. On comprend mieux, après l'avoir vue sur scène, pourquoi elle a joué avec les plus grands comme BB King, Allman Brother Band, Buddy Guy ou les Rolling Stones et pourquoi elle a été plusieurs fois nominée aux Grammy Awards. Un dernier album, « Back to the River », à l'image de ce concert, superbe, à découvrir très vite.

Le ton, et surtout le niveau, était donné. C'est vrai que l'intitulé « Prestige » était loin d'être usurpé et ce n'est pas Madeleine Peyroux, que l'on retrouvait sur la scène Matisse noire de monde (plus aucune chaise de disponible) avec des spectateurs assis partout où l'on pouvait poser une fesse, qui allait faire mentir les programmateurs.

Madeleine Peyroux à la guitare acoustique est venue conter comme elle l'a annoncé aux spectateurs son histoire qui se passe du côté de la Louisiane et de la Nouvelle Orléans ou de New York.  Avec sa voix, son style fait de jazz, de blues mais aussi de folk et de pop, elle nous a fait découvrir tout son talent et toute la finesse de sa musique et de ses textes mais aussi quelques interprétations originales des grands succès comme une version très spéciale de la « Javanaise » de Gainsbourg. Une belle réussite.

Le temps de manger un peu de « Socca », spécialité niçoise à base de pois chiche, histoire de recharger un peu les accus et nous voilà de nouveau devant la scène Jardin pour voir celui qui, pour moi, incarne cette nouvelle génération de bluesmen élevée au Stevie Ray Vaughan, Jimi Hendrix ou Jeff Beck, Clapton et autres Craig Erickson ou Bernard Allison mais aussi BB King, Albert King ou Albert Collins, ce qui lui permet de jouer dans tous les registres du blues, qu'il soit lent ou plus puissant : Joe Bonamassa.

Qui ? Me demandent deux ou trois photographes présents. Joe Bonamassa, vous ne connaissez pas ? Alors sortez les bouchons car là aussi, les décibels vont très vite monter. Une petite déception quand même car Joe est aphone, victime d'une vilaine laryngite qui va l'empêcher de chanter, mais comme il tenait à être présent ce soir, il est secondé au chant par Paul Rafferty et Sandi Thom. Il sera pour sa part chargé de faire exploser nos tympans avec ses guitares. Et il est présent dès les premières mesures de son show.

Véritable virtuose de la six cordes, Joe Bonamassa fait bouger la foule, et mes collègues qui le découvraient n'en revenait pas. Du gros son mais surtout un toucher extraordinaire, que ce soit dans des morceaux très rock comme dans les morceaux de blues lents. De grands, très grands moments de solos en tous genres, et une confirmation, Joe Bonamassa est un grand, un très grand guitariste, et beaucoup de personnes sont reparties avec l'idée d'avoir vu ou découvert quelques choses d'énorme. Grandiose.

Ouf, à peine le temps de se remettre, de remonter vers la petite scène, de se faufiler car encore une fois c'est plein et les abords également, pour découvrir celui qui est le parrain 2009 du festival, Christian Vander et son quartet. Christian Vander qui reviendra le lendemain avec le mythique groupe Magma.

Pour ce soir, ce sont surtout ses musiciens que Christian vient mettre a l'honneur, et que ce soit la clarinette, le sax, la contrebasse et bien entendu lui-même à la batterie, les spectateurs vont plonger durant une heure dans un univers de jazz pur, parfois simple dans les mélodies et les accords et d'autres fois plus difficiles à digérer pour mes oreilles pas vraiment habituées à ce style très particulier, il faut bien le reconnaître. Mais au vu du tonnerre d'applaudissements qui éclate à la fin de ce concert, à n'en pas douter les amateurs ont fortement apprécié.

Cette soirée tient vraiment toutes ses promesses et les organisateurs peuvent être très contents par le nombreux public présent ce soir et surtout de la qualité exceptionnelle des artistes  qui se sont produits. Le clou de cette soirée allait bientôt arriver. Le jardin est plein depuis déjà très longtemps et les accès aux devants sont impossibles. Il faut dire que beaucoup sont venus de loin, même très loin pour venir voir et découvrir, pour beaucoup, celui qui a fait ce que le blues est aujourd'hui, cette légende vivante de cette musique, "Ladies and Gentlemen, please welcome the King of the Blues, Mister BB King" comme l'annonce un des musiciens. Une entrée sur scène en musique, une foule qui crie, acclame, applaudit à tout rompre, les appareils photos qui crépitent, il est là devant un public qui est venu pour lui, pour sa musique, pour ce qu'il représente dans le monde musical !

Imposant malgré ses 83 printemps, comme il l'annonce lui-même, BB King a véritablement enflammé et éclaboussé de toute sa classe ce Nice Jazz Festival 2009. Certes, c'est assis qu'il a joué tout le long de son show mais la voix est là, le feeling, le toucher, les vibrations de la fidèle Lucille, des frissons qui vous parcourent à chaque morceaux, les cuivres qui poussent, un Tony Coleman excellent derrière ses fûts, un concert de grande, très grande classe et même au-delà … La légende est là, et bien là.

Une étoile est passée dans le beau ciel clair de la Riviera et les « Thrill is gone », « Everyday I have the Blues » ou « Why I sing the Blues » résonneront encore longtemps dans les arènes de Cimiez.

Deux jours seulement passés à Nice, mais deux jours à écouter ou découvrir ce qui se fait de mieux dans le monde du blues ou du rhythm’n’blues car même si le festival est et restera le Nice Jazz Festival, ces 19 et 20 juillet ressemblait beaucoup à un « Nice Blues Festival ». Vivement l'année prochaine !

Yann Charles – juillet 2009