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FABRIZIO POGGI & CHICKEN MAMBO pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 09 juillet 2009
 

Mercy
(Ultra Sound Records – 2009) 
Durée 62’38 – 18 Titres

http://www.chickenmambo.com
http://www.ultrasoundrecords.it

C’est en 1991 que Fabrizio Poggi a décidé de s’engager dans une carrière artistique dévolue aux musiques noires-américaines et c’est partagé entre le blues, le gospel et la musique folklorique du Sud des Etats Unis qu’il a commencé ses relectures des classiques du delta blues mais aussi des œuvres créoles de Louisiane, composant en parallèle ses propres titres … Donnant très rapidement naissance à son sextet, Chicken Mambo, le chanteur, harmoniciste et accordéoniste aura bientôt le loisir de croiser les routes d’artistes comme James Cotton, Otis Taylor, Robert Plant ou Charlie Musselwhite au gré de ses tournées en Italie mais aussi dans le reste de l’Europe et aux USA. Le cinquième album de Fabrizio Poggi & Chicken Mambo se veut conceptuel puisque c’est une histoire quelque peu spirituelle voire carrément mystique que l’artiste y raconte, une histoire qui retrace les relations ambiguës et les frontières parfois mal dessinées entre la musique sacrée et la musique du diable … 

Si son jeu d’harmonica est un véritable régal, sa voix n’en est pas moins séduisante et les musiciens qui l’accompagnent ne manquent jamais de briller avec leurs accordéons, guitares, basses, lap steel et autres mandolines. Réorchestrées au point de les rendre théâtrales, les chansons, mélange de traditionnels et d’œuvres empruntées à Robert Johnson, Blind Willie Johnson ou Curtis Mayfield, nous ramènent au plus loin de la culture afro-américaine et de ses subtilités au fil de pièces d’orfèvrerie habilement interprétées, les « Walkin’ Blues », « You Gotta Move », « Down By The Riverside », « This Train » et autres « I Want Jesus To Walk With Me » n’en finissant plus de faire monter peu à peu l’ouvrage vers une intensité qui devient très vite déconcertante. Entrecoupé à la scène des multiples prêches dont Fabrizio Poggi se révèle friand, « Mercy » est nettement plus sobre dans sa version studio mais en fouillant un peu derrière la simple écoute d’une succession de morceaux triés sur le volet, on remarque non seulement la présence d’artistes comme Maud et Garth Hudson, Seth Walker ou Donnie Price mais aussi et surtout de sons parasites vintage empruntés à des enregistrements originaux des années 30, 40 et 50. Complété par quelques bonus des plus séduisants puisque l’on y retrouve « John The Revelator », « Cross Road Blues », « The Soul Of A Man » et une version alternative du superbe « Amazing Grace », l’album est disponible à un prix dérisoire en import chez Ultra Sound Records et se voit accompagné d’un livret particulièrement bien détaillé, malheureusement en italien, livret dont les anglophones trouveront par chance un rapide résumé à la fin du fascicule. Le seul risque avec « Mercy », c’est de très vite ne plus pouvoir s’en passer !