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MOBY pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mardi, 30 juin 2009
 

Wait for me
(Because Music – 2009) 
Durée 51’57 – 16 Titres

http://www.myspace.com/moby
http://www.moby.com

Il a choisi son nom de scène en hommage à un de ses lointains grands-oncles, Herman Melville, l’auteur du célèbre roman « Moby Dick », et si rien au départ ne prédisposait ce natif de Harlem à devenir musicien puisque ses parents évoluaient dans le milieu médical, c’est en commençant par le punk rock avant de virer lentement mais sûrement vers les musiques électroniques que Moby est devenu une véritable référence dans le genre. Pour son neuvième album, l’artiste s’efforce de rester dans un style fait de mélodies calmes et d’harmonies lentes qui caractérise si bien le reste de son œuvre et c’est en invitant diverses voix à agrémenter ses nouveaux titres que ce multi-instrumentiste de génie nous livre un opus pour lequel il s’est inspiré du discours de David Lynch aux BATFA Awards de 2008 dans lequel il décrivait la créativité comme le but ultime … C’est donc un album non calculé, pratiquement spontané mais ô combien créatif qui s’offre à un public qui ne manquera pas d’en apprécier tous les charmes !

Pour « Wait For Me », Moby semble avoir voulu accentuer encore un peu cette sensation de délicatesse, de plénitude qui s’échappe à chaque fois de ses chansons … Enregistré à la maison là où ses précédents efforts étaient le plus pur fruit des studios conventionnels, ce nouvel album fait appel à des voix quasiment inconnues et parvient à en tirer le meilleur pour faire de morceaux comme « Study War », « Walk With Me » ou « Hope Is Gone » de véritables moments de bonheur. Des singles se dégagent tout naturellement, le premier, « Shot In The Back Of The Head » étant surtout un titre de présentation distribué gratuitement sur la toile tandis que les deux autres, « Pale Horses » avec Amelia Ziria Brown au chant et « Mistake » avec la voix de Moby lui-même, ont des vocations plus mercantiles même si le rendu ne cède jamais à la démarche bassement commerciale. Grand fan de David Lynch, Moby qui lui doit la naissance spirituelle de « Wait For Me » a voulu aller encore un peu plus loin en lui confiant la réalisation du clip de « Shot In The Back Of The Head » et ce sera sans doute là le versant le plus structuré de l’album puisque le reste, monté à force de bouts de ficelles et d’effets vintages hétéroclites, garde en permanence ce petit côté artisanal qui lui donne tellement de saveur. Complémentaires, les morceaux s’imbriquent les uns aux autres avec une fluidité toute naturelle et c’est en le buvant d’un seul trait que l’on prend vraiment conscience de toute la dimension artistique de « Wait For Me ». Du très grand Moby !