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A BORIS VIAN pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 21 juin 2009
 

On n’est pas là pour se faire engueuler !
(AZ – Universal – 2009) 
Durée 56’41 + 63’56 – 19 + 19 Titres 

http://www.borisvian.org

Cinquante années après le départ de Boris Vian vers d’autres élucubrations, force est de constater que ce brillant romancier, poète, peintre, sculpteur, trompettiste, auteur mais aussi chanteur manque toujours autant dans le paysage culturel de l’hexagone. Preuve s’il en fallait encore, c’est le gratin de la scène musicale mais aussi plus largement artistique qui lui rend hommage au travers d’un double album regroupant pas moins de trente huit de ses plus grands succès. Rien ne manque, que ce soit au niveau des tubes de Boris Vian qu’à celui de ceux qui les interprètent puisque des punks aux chanteuses populaires, des acteurs aux actrices en passant même par des journalistes et par une première dame de France, chacun a souhaité payer son tribut au grand homme. Un premier volume baptisé « Chansons probables » fait écho aux « Chansons possibles et impossibles » publiées en leur temps, le second taxé de « Chansons improbables » s’attachant pour sa part à présenter des interprétations post mortem faites par d’autres des œuvres orphelines de ce génie trop tôt disparu …

Des cinq centaines de chansons écrites par Boris Vian, il fallait bien parvenir à faire le tri si l’on ne voulait pas que l’hommage dure cinquante années de plus et c’est le cœur serré que chacun a été obligé de laisser sur la touche des pièces formidables pour n’en retenir qu’une, voire parfois deux par personne. On démarre de la plus belle des façons avec un splendide « On n’est pas là pour se faire engueuler » qui rassemble derrière sa bannière rien de moins qu’Olivia Ruiz, Matthieu Boogaerts, Jane Birkin, Dick Annegarn, Didier Wampas, Barbara Carlotti, Carla Bruni et quelques autres encore … Viennent ensuite les Lio, Maurane, François Hadji Lazaro, Emily Loizeau, Michel Delpech, Juliette Gréco et autres Mademoiselle K qui rendent hommage dans tous les sens mais avec un seul et même mot d’ordre, celui qui veut que la passion se mélange à beaucoup d’humilité. On traverse les classiques comme « La complainte du progrès », « Fais moi mal, Johnny », « Blouse du dentiste » ou bien évidemment « Le Déserteur » et on se laisse rapidement aller à glisser vers une seconde rondelle où les titres sont plus discrets, plus rares, moins tapageurs. Carole Bouquet nous y propose un voyage « Terre Lune » tandis que Jean Louis Trintignant se lance dans une très originale déclaration, « Je mourrai d’un cancer de la colonne vertébrale », Agnès Jaoui nous conte « L’année à l’envers » et Antoine de Caunes nous offre une « Cantate des boites », JP Nataf nous accompagne dans une « Ballade de lapin » et Kent nous fais découvrir « Les Isles » pendant que Zebda nous signifie que « C’est ici » que nous allons nous séparer et que Holden confirme qu’« Il est tard » … Forcément un peu décousu, ne serait-ce que par la diversité des interprètes qui se rejoignent sur ces deux heures de musique,  A Boris Vian pourrait bien ouvrir d’autres yeux et d’autres oreilles en direction d’un artiste que tout le monde connaît sans parfois savoir vraiment qui il était ! A considérer sans doute comme un des tous premiers punks, bien des décennies avant même que le mouvement ne voie le jour, ou encore comme un des pionniers de la déjà nouvelle chanson française, Boris Vian a inventé ce ton ironique, cette attitude que l’on taxe aujourd’hui de … rock’n’roll ! Un immortel à redécouvrir d’urgence …