vendredi, 12 juin 2009 Sexa (AZ – Universal – 2009) Durée 52’53 – 13 Titres
http://www.micheldelpech.com http://www.myspace.com/delpech
Il a su conquérir le cœur du grand public à grand renfort de tubes plus populaires les uns que les autres, le premier d’une longue lignée étant sans le moindre doute « Chez Laurette » sorti dès 1965 … Et puis il y a eu nombre d’autres hymnes comme « Wight Is Wight », « Pour un flirt », « Que Marianne était jolie », « Le chasseur » ou encore « Le Loir-et-Cher », autant de pièces inscrites définitivement au fronton du Panthéon de la chanson française ! En quarante cinq années de carrière, ce sexagénaire accompli aura connu des hauts et des bas et c’est au sommet de son art qu’il a fait un grand retour sur le devant de la scène fin 2006, s’offrant pour l’occasion un album événement et partant le jouer sur une centaine de dates tout autour de la France … Sexagénaire ? Il en gardera le diminutif comme titre de ce nouvel album, un ouvrage sur lequel il renouvelle sa confiance à ses nouveaux amis, des gens comme Ben Ricourt, Dominique A ou Pierre Grillet qui l’épaulent dans la composition ou encore Philippe Verdin qui s’assoit une nouvelle fois aux manettes … Retour gagnant ? On peut sincèrement le penser …
Véritable crooner au charme typiquement français, Michel Delpech est avant toute chose un artiste critique, un chroniqueur avisé de la société dans laquelle il se promène depuis plus de six décennies durant lesquelles il s’est passé nombre de choses … Pas de dénonciation gratuite, pas d’engagement fanfaronnant, Delpech est du genre subtil, du genre qui aime et qui le dit, du genre qui n’apprécie pas et qui le laisse entendre avec beaucoup de délicatesse. Dans un style immuable depuis ses brillants débuts, l’artiste laisse les mots glisser sur des arrangements pleins de délicatesse et de bonnes intentions, de petites grappes de notes où l’on reconnaît des arrangements de cuivres et de cordes, des flûtes et des harpes mais aussi et surtout des touches plus improbables comme celles que peuvent apporter des musiciens comme le pianiste de Coco Rosie, le bassiste de The The ou encore le guitariste des Wampas ! On en passe par des chansons bien faites comme « Je passe à la télé » ou « Cette petite femme pour moi », des chansons pleines de tendresse comme « L’âge d’or », « La nuit douce d’Alice » ou « Mon ange », des chansons témoignages comme « Johnny à Vegas » ou même des chansons un peu surprenantes comme « J’ai revu la cigarette », un hommage qui va à contre courant des habitudes actuelles en terme de tabagisme … L’album reste fidèle à l’image que Michel Delpech a toujours donné de lui, celle d’un artiste intègre qui chante des chansons vraies, des chansons sincères, des chansons qui viennent du fond de son cœur et quand bien même on ne partage pas forcément toujours toutes ses idées, jamais l’artiste ne choque ni ne dérange tant il œuvre avec beaucoup de délicatesse et surtout de talent ! « Sexa » est à n’en point douter un des nouveaux trésors de la chanson française …
|