lundi, 08 juin 2009
From the water
(True North Records – Codaex – 2009)
Durée 56’34 – 14 Titres
http://www.colinlinden.com
http://www.myspace.com/colinlinden
 Il est l’un des songwriters les plus demandés de toute l’Amérique du Nord et ce n’est pas un hasard si ses talents de musicien et de producteur se répandent comme une traînée de poudre du côté de Nashville puisque sa carrière l’a conduit à jouer sur plus de trois centaines d’albums et à en réaliser pas moins de soixante dix pour des artistes comme Bruce Cockburn ou Emmylou Harris. Reprises par The Band, Keb’Mo’, les Blind Boys Of Alabama ou encore Michelle Wright, les chansons de Colin Linden sont connues de tous et c’est en persévérant dans la voie d’un blues roots teinté de beaucoup d’americana que ce Canadien qui tourne en parallèle avec Emmylou Harris et Blackie & The Rodeo Kings nous présente un nouvel effort personnel mis en boite en compagnie de Cary Craig et Bryan Owings aux drums et percussions, John Dymond à la basse mais aussi de nombre d’invités comme Paul Reddick, John Whynot, Whitey Johnson ou The Memphis Horns … Attention, le coup de foudre peut survenir dès le premier morceau !
La voix sérieusement éraillée et les slides bien en phase avec le ton volontairement roots, Colin Linden nous promène une fois encore dans un répertoire qui lui est propre et qu’il a écrit et composé tantôt en solo, tantôt avec ses amis et complices. On traverse en sa compagnie non pas les vastes plaines de l’Ouest américain, bien que parfois elles surnagent de l’album, mais bel et bien les grands espaces canadiens et le lot d’images qui s’y accroche, cette sensation d’infini, de plénitude, d’aboutissement … Des mélodies simples et des arrangements fouillés, des textes qui interpellent, il ne faut pas grand chose de plus à « From The Water » pour venir attraper l’auditeur par le bras et l’emmener à ses côtés dans une petite heure de musique pleine de relief, pleine de charme et surtout d’une foi qui ne semble pas s’émousser malgré les plus de trois décennies passées au service de la musique. Sincère dans ses déclarations et fidèle en amitié, Colin Linden nous déroule toute la panoplie des « Trouble Only Comes In Threes », « I Have Seen A Miracle », « John Lennon In New Orleans » et autres « Sinking Down Slow » et en passe même par un morceau dans la langue de Félix Leclerc, « Mon couer (sic) est dans tes mains ». Le souvenir de Katrina n’est pas très loin une fois encore et c’est avec un album plein d’émotion, de délicatesse et de sensualité que Colin Linden s’en vient une fois de plus convaincre le public de toute l’étendue de son talent. A découvrir religieusement !
|
