mercredi, 27 mai 2009 FESTIVAL ROCK 70’s MJC – CHARMONT SOUS BARBUISE (10) Le 23 mai 2009
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Charmont, petit village français, mais sous Barbuise exactement. Et alors me direz-vous ? Un village animé par la passion commune des organisateurs pour ce qui est un événement musical pour tout fan de musique dite « seventies ». Ca ne nous rajeunit pas tout ça, eh bien si et c’est là l’intérêt ! Pour cette édition 2009, la 6ème déjà, les organisateurs ont su comme d’habitude réunir une belle brochette de représentants et défenseurs du rock, du vrai.

Tout d’abord, en préliminaire, nous avons eu droit au trio breton de Texaroma. C’était la surprise, en effet ce groupe a joué dehors pendant l’arrivée du public et pour l’apéro. Ils ont aussi comblé les pauses entre chaque changement de groupe, belle idée, pas de temps mort, on ne s’ennuie jamais ici. Texaroma, déjà présent en 2007, était venu pour présenter son set acoustique qui n’a pas à rougir de sa prestation électrique tant ce combo met d’authenticité dans sa musique qui puise dans les racines du blues avec une incursion jazz. Bravo Gwendal, Herbert et Rémy.

Les Parisiens de Speyside, au nom évocateur d’un lieu mythique de production de ce cher breuvage écossais, ont ouvert le bal. Comme le whisky, c’est calme avant d’ouvrir le bouchon, la première respiration vous emmène déjà ailleurs, on sent la puissance ensuite et après ca chauffe carrément pour ne plus vous lâcher. Ce groupe est constitué de Julien, bassiste de Jesus Volt, et du batteur (Phil) et guitariste (Sylvain) de GL Band. Ce dernier accompagne aussi Catherine Ringer, belle carte de visite, mais la plus belle carte de visite, elle s’entend sur scène. Sylvain Laforge avec son air de ne pas y toucher, nous a planté ses banderilles une par une en passant par « White Room » et « Rock me Baby » mais aussi par des compos personnelles et pour conclure par une splendide reprise du « Midnight Rambler » des Pierres qui Roulent. Pour l’occasion, Chris, un des guitaristes de Plug’n’Play, est venu croiser le fer avec Sylvain. Tout cela épaulé par une section rythmique en béton. Putain pour débuter ce festival, on a failli rester KO. Et quel son ! L’équipe locale de sonorisation avec Mathieu et Richie est vraiment au point. Les Speyside ont placé d’entrée la barre à un très haut niveau, la température aussi d’ailleurs.

Ensuite les Bordelais de General Store sont venus relever le gant. Ils portent bien leur nom car il y a du monde en magasin. Que ce soit avec les compos issues de leur dernier album, « Vision of Diversity », ou avec des covers, tout le monde est servi ! Les deux premiers titres ont servi d’échauffement mais ensuite, une fois la machine lancée, difficile de les arrêter. La deuxième moitié du set, à partir de « California », prend son envol et nous a fait vibrer tel un bon gros V8. Cette chanson ramène un peu de calme avant d’attaquer le superbe « In memory of Elisabeth Reed » des Allman Brothers. Ce fut un moment de grâce avec des échanges de tout premier plan entre le guitariste/chanteur Will et Bob, le clavier qui avec son orgue Hammond donne la touche finale. L’ensemble basse batterie (Chad et Urban) était également très solide, on sent des musiciens aguerris par des centaines de dates, un vrai bonheur. Le concert s’est achevé sur un « Singing on my way » des plus entraînant avec le public qui répondait au quart de tour en poussant le groupe toujours plus loin. La sortie de la salle nous a fait revenir cruellement en Champagne après un voyage au cœur du Sud des US. Maintenant c’est sûr, dans le Bordelais, y’a pas que du bon vin ! La température a repris son ascension et je crois que maintenant on peut faire rimer Charmont avec chaudron, ce qui va se révéler juste ensuite.

Les « locos » de Plug’n’Play ont investi la scène devant leurs fans, il sont organisateurs de ce concert et ma foi, avec un carnet d’adresse pareil, j’ai déjà hâte d’être en 2010. Donc nos locaux avec leur mur de guitares teigneuses et surpuissantes, leur marque de fabrique, ont asséné leurs compos avec quelques découvertes provenant de leur futur album autoproduit en cours de réalisation. Leur set a donc été modifié pour inclure ces nouvelles créations comme « I’m leaving up to you », « Break away » ou « Ready for the Bounce » qui ne sont pas encore aussi bien rodées que leurs titres phares tels que « No Chorus » qui ouvre leur show en annonçant clairement la couleur, du lourd, du concis. Les guitaristes Alan et Chris se renvoient la balle avec comme arbitre le maître de cérémonie en la personne de Fred, un chanteur à la voix profonde et roots, très à l’aise en Anglais grâce à son enfance passée aux States.

Tout ca ronronne à merveille, épaulé par une rythmique sans faille avec Eric et Jenfi, aussi efficaces sur les planches qu’ils sont timides hors de scène. Au début de la dernière ligne droite, Lex Koritni (Koritni) et Sylvain Laforge (Speyside) sont venus participer à un bouillonnant « Get it Hot » d’AC/DC. Nous avons pu avoir un aperçu des capacités vocales du chanteur à suivre. Enfin nous avons eu droit à un meddley Deep Purple/Led Zeppelin avant la conclusion par « Your Favorite act ». Le train du rock’n’roll a encore frappé et à peine le temps de se remettre de cette gifle que Iggin’s, « El presentator » de la soirée nous annonce le groupe suivant après nous avoir suggéré quelques lectures et plans ciné.

Formé en 2005, Koritni a déjà 3 albums et un DVD live dans ses bagages. Nous avons vraiment affaire à un groupe qui monte, la relève d’AC/DC est assurée. Les nouveaux kangourous du rock australien investissent la scène physiquement et musicalement sans nous laisser respirer. Le rythme est très intense et la température irréelle. Les titres issus de leur discographie dont la moitié de leur dernier opus « Game of Fools » défilent à une vitesse impressionnante. Lex, un croisement de Bon Scott et de Brian Johnson, n’est pas venu pour nous chanter des berceuses. Les guitaristes assurent comme de vieux briscards, particulièrement Eddy, d’origine française, format lutin armé d’une Firebird presque aussi grande que lui qui nous transperce de ses soli rageurs. Chris, le batteur fou, martèle ses fûts comme un forcené aidé par Matt, un bassiste encore plus fou qui ne tient pas en place. Après six titres, le chanteur et Luke, le second guitariste, vont échanger les rôles et nous jouer un « Rebell Yell » survitaminé à faire passer l’original pour une comptine. Après cette petite récréation, chacun reprend sa place et la montée dans les tours continue. « Ain’t No Love Song », « By My Side », « Dirty Letter », « Keep Me Breathing », « Heaven Again » se succèdent jusqu’au « Heartbreak Hotel » du King. Là, le tempo est resté le même et aurait mérité une petite baisse mais c’est leur choix. Le groupe va dérouler sans faiblir jusqu’au rappel où il va nous offrir pour conclure un « Thriller » endiablé. Je voudrai apporter un tout petit bémol sur le son un peu brouillon qui jusque là était quasi parfait et qui a desservi un peu le groupe et gêné les nombreux fans présents. Malgré cela Koritni en concert c’est non-stop, le pied au plancher, on est dans l’urgence totale et vraiment on ressort de leur concert vidé. Ils sont actuellement en tournée européenne, consultez leur site pour choisir une date près de chez vous.

Voilà encore un Fest de choix qui s’achève, de l’énergie, de la bonne humeur à revendre, et je peux vous assurer que l’after était à la hauteur du show. Franchement pour ceux qui étaient là, je ne leur demande même pas s’ils reviendront. Quant à ceux qui ont loupé cela, prévoyez de venir dans ce temple du rock en mai 2010, quelle que soit l’affiche, de toute manière on n’est jamais déçu
JN Sirot - Mai 2009

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