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BLUES A SENART (91) pdf print E-mail
Ecrit par Mike Lécuyer  
jeudi, 21 mai 2009
 

BLUES A SENART
SALLE JEAN VILAR - SAINT PIERRE DU PERRAY (91)
Le 16 mai 2009

http://www.myspace.com/chicagoline
http://www.philippemenard.com
http://www.myspace.com/philippemenard
http://mahjun.free.fr/
http://www.myspace.com/mahjun

Le vendredi c'était Marc-André Léger, un Canadien virtuose du dobro (et l'un des grands vainqueurs du dernier tremplin Blues sur Seine) qui enflammait la salle des Montelièvres de Morsang-sur-Seine, le samedi c'était Chicago Line, Philippe Ménard et Giroux & Mahjun à la salle Jean Vilar de Saint Pierre du Perray et enfin le dimanche c'était Cotton Belly's et Mac Arnold & Plate Full O Blues à la salle Le Silo à Tigery.

A Saint Pierre du Perray (91 Essonne), Pierrot Mercier et l'association Amap, proposent en Mai une soirée blues qui fête sa 11e année. Depuis l'année dernière cette soirée s'intègre dans un long week-end appelé "Festival de Blues à Sénart en Essonne" et, d'après ce que j'ai cru comprendre, l'organisation va encore évoluer...

Mais revenons à la musique proprement dite de ce samedi :

CHICAGO LINE BLUES GANG

Pierrot Mercier nous offre (presque) chaque année la possibilité de découvrir un groupe essonnien. Voila l'occasion d'écouter Chicago Line, dont le son ou le répertoire sont évidemment fort inspirés par le blues électrique de la "windy city" américaine. Cela va des compositions lorgnant vers "Big boss man", "Love in vain", "Walking blues" ou encore des reprises (très réussies il faut le dire) comme "Help me" qui fut un moment fort de leur prestation. Ambiance lourde et poisseuse créée par la section rythmique (Philippe "Tonton" Floris à la batterie et Yan Laguide à la basse) sur laquelle Manu Barache, l'harmoniciste, arrache quelques plaintes et ajoute de la tension, tandis que Mr No, guitare électrique, prend son meilleur solo de la soirée (feeling et hargne réunis). Il ne reste plus au chanteur-guitariste, Chris Nielsen, qu'à se balader là-dessus, puis de troquer son électro-acoustique en dobro pour deux titres, puis de reprendre l'acoustique pour un super slow blues où Mr No se met encore en valeur (je le préfère nettement dans les morceaux lents ou médium. Peut-être parce que le groupe jouait un peu fort dans les morceaux rapides ?). Après une dernière composition, c'est le rappel avec "Got my mojo working" où l'harmoniciste prend un (court) solo... de guitare et où Chris, le chanteur, arrive à faire chanter toute la salle. Bravo ! Leur premier cd devrait paraître en juin.

PHILIPPE MÉNARD

Bon, pour ceux qui ne connaîtraient pas le band, c'est simple : guitares, harmonica, kazoo, percussions, batterie, chant... Philippe Ménard himself !

Ce qu'il y a de bien avec cette formule c'est que, quand l'un change, improvise ou dérive, tous les autres suivent instantanément... et puis les répètes, ça doit être vraiment cool, pas de prise de tête, tout le monde toujours d'accord :-)

Philippe est un grand admirateur de Rory Gallagher, ca se sent et ça s'entend puisqu'il en reprend quelques titres. Mais il y a aussi Reverend Gary Davis, Robert Johnson,  Howlin' Wolf, etc, et puis un excellentissime medley très hendrixien avec clin d'œil vers "Hey Joe" mâtiné de "Little wing" pour terminer sur "Voodoo chile".

N'oublions pas quelques compositions comme "Shanghai blues" (de son dernier cd éponyme) ou "Come Back" (cd "Alzhamour") au rythme effréné : mais comment fait-il pour jouer de tous ses instruments à la fois, et de surtout ne jamais, j'insiste, de ne jamais perdre le feeling ? Ca coule comme si c'était facile, naturel, alors que ce n'est pas évident du tout. C'est une réelle "performance" au sens premier du terme. Mais c'est déjà la fin de son set  (hé oui à trois groupes la soirée, on ne peut pas trop s'étendre) en deux phases : tout d'abord le final "Madison Blues" alors là c'est le délire, on tape sur tout ce qui nous tombe sous la main, verres, bouteilles, cuillers... et puis comme on insiste beaucoup, un rappel surprenant : il faut oser le mélange instrumental de "Pierre" et d'une balade irlandaise. On écoute presque "religieusement", on se laisse porter vers les côtes sauvages d'Irlande...  La dernière note nous tient en émoi, on plane, on ne veut pas redescendre...

ALAIN GIROUX ET JEAN-LOUIS MAJHUN

L'intermède pour la dernière partie de la soirée est court, heureusement car d'une part l'heure avance et d'autre part la salle est d'humeur attentive (dans le sens où elle écoute et semble apprécier la programmation de Pierrot Mercier), alors il ne faut pas rompre le charme...

Les deux acolytes (déjà venus en 2001) qui s'entendent comme larrons en foire vont nous proposer un nouveau voyage musical dont on ne se lasse jamais, et, pour la plupart des spectateurs qui les découvraient pour la première fois, ce fut un enchantement, le mot n'est pas trop fort !

Un petit instrumental pour poser l'ambiance et c'est déjà le premier choc visuel : ce n'est pas tous les jours que l'on voit un violon (blanc) électrique et une guitare demi-caisse Guild ! Ensuite on va de surprise en surprise : Jean-Louis "mord" son archet et joue du violon comme de la guitare... ou alors c'est carrément un slap de basse... ou alors il empoigne sa mandoline et nous la joue Hendrix (il y a même de la wha wha !) ou jazzy ou Deep Purple (avec son sursaturé pour quelques notes de "Smoke on the water"). Pendant que Jean-Louis fait le show en dansant, virevoltant ou changeant d'instruments, Alain, imperturbable, assure le chant et la guitare, surtout en picking dont il est un des maîtres en France. C'est donc un vrai voyage au pays des sons et des musiques que le public découvre éberlué, ébahi, conquis... Le duo passe avec une facilité déconcertante du blues "traditionnel" (Big Bill Broonzy ou John Lee Hooker par exemple) à du country, du jazz et même un air russe ! C'est vous dire comme ils sont filous ces deux-là. A croire que leur motivation principale, après la musique est de surprendre l'auditoire. Et c'est encore plus vrai avec le trop court rappel (car autorisation légale oblige) : "Ce n'est qu'un au revoir" ! On trépigne, on est debout, c'est une véritable standing ovation qui salue les deux artistes qui quittent la scène à regret... nous aussi :-)

Des soirées comme celle-ci, on en redemande !

Mike Lécuyer – mai 2009