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TRUST à TALENCE (33) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 16 mai 2009
 

TRUST
LA MEDOQUINE – TALENCE (33)
Le 15 mai 2009

http://www.trust.tm.fr
http://www.myspace.com/trustfr 
http://www.lessuperheros.com 
http://www.myspace.com/lessuperheros

Bordeaux n’est qu’à une toute petite heure d’avion de Paris et le week-end qui s’annonce chargé pour Trust nous a invité à faire le déplacement avec en prime l’espoir de trouver un brin de ce soleil qui nous fait cruellement défaut depuis quelques temps … Pas de chance, après un vol particulièrement mouvementé par des turbulences XXL, c’est la pluie qui nous accueille sur le tarmac de Mérignac. Heureusement que les retrouvailles avec un ami du cru que l’on croise comme bénévole sur les festivals de blues de France mais aussi du Québec tombent à point pour réchauffer un peu l’atmosphère en attendant de rejoindre Talence et La Médoquine où Trust termine sa balance … Un peu de détente, une longue discussion et c’est déjà l’heure d’y aller !

On commence ce soir avec Les Super Héros, une jeune formation limougeaude pleine d’expérience que l’on a déjà croisée à plusieurs reprises sur la tournée Trust en 2008 et qui nous laisse à chaque fois une sensation un peu plus forte … Non seulement ces gars sont des amours mais en plus ils progressent un peu plus à chaque concert, laissant tout leur talent s’exprimer derrière un chanteur plein de charisme qui n’hésite pas à chambrer un peu le public pour le faire réagir, et ça marche en plus ! De faux airs de La Ruda à l’époque où elle était encore Salska, une section de cuivres en béton armé, une rythmique qui assure et une paire de guitares qui défouraille, il n’en faut pas beaucoup plus pour que Talence se laisse entraîner dans un « Contre temps » mais aussi dans des titres pleins de jus comme « Tous les soirs », « Je reste » ou encore « Chacun son étoile » … Une vingtaine de minutes suffira à chauffer La Médoquine et c’est en laissant une salle bien réveillée à Trust que Jérôme et ses Super Héros quitteront les lieux en y laissant comme un arrière goût de revenez-y !

La magie des concerts de Trust est entre autres qu’elle permet à chaque fois de faire des rencontres mais qu’elle offre aussi de superbes retrouvailles … C’est donc un peu « comme à la maison » que l’on attend la bande à Bernie qui ne tarde pas à être pressentie sur la scène puisque Deck balance déjà sa longue intro ! Roulement de tambour, Farid explose comme à l’accoutumée ses fûts et envoie sans crier gare un « Marche où crève » déjà un poil au-dessus de la vitesse réglementaire … Au risque de se faire flasher au radar automatique, Nono et Vivi poursuivent eux aussi bille en tête sur un « Darquier » qui n’en finit plus de nous rappeler ce que d’aucuns taxent de bon vieux temps, celui où Bernie cheveux au vent haranguait les foules de France et de Navarre. Le chanteur a entre temps gagné un bob et pris un peu de poids, tout comme ses fans, mais à leur différence il a gardé sa verve bien caractéristique et surtout son coffre qui lui permet de gueuler chaque soir ses colères mais aussi ses passions dans un micro ! Descendu en flamme dans la presse régionale le matin même, Trust a non seulement rempli sa salle mais a en plus réussi à la faire vibrer. Ca méritait bien un « Palace » non ?

Trust, c’est aussi un engagement et Bernie ne manque pas de le mettre à chaque fois au goût du jour, vannant un peu Juppé mais remarquant aussi que ce n’était pas le pire avant de rentrer de plein fouet dans « 13 à table », album parfois décrié mais de mieux en mieux classé dans le cœur du public au fil des mois … On en passe par « La morsure », « Toujours parmi nous » et « Promesses osées » et ceux qui croyaient que Trust était un groupe de hard rock en sont pour leurs frais, Trust c’est du rock, rien que du rock, et même si ça en choque quelques-uns, ils l’assument ! La preuve, ils vont même jusqu’à nous sortir de derrière la basse du gars Iso un « Boom Boom » complètement inattendu mais tellement séduisant … Le public apprécie, Nono se fait plaisir en tirant la bourre à ses vieux potes, Trust s’amuse à 100% et ça se sent ! On va donc se faire plaisir avec eux puisque c’est « Mr Comédie » qui s’invite sur scène … Il est loin le temps où l’on regardait Neauphle le Château avec cet œil un tantinet révulsé mais le titre reste efficace et somme toute bien d’actualité, même si les dictatures religieuses ont changé d’ayatollahs depuis.

Nono connaît quelques soucis de son et change de guitare, délaissant un temps sa nouvelle Gretsch Signature au profit de sa vieille Nonocaster, et Bernie profite de l’intermède pour nous raper un couplet … Si ce n’est pas la came de tout le monde, Talence s’en accommode plutôt bien en apparence. Les platines de Deck prennent toute leur dimension sur « Surveille ton look » et La Médoquine plonge sans ménagement dans le Trust du troisième millénaire, celui qui a su réorchestrer ses anciens morceaux avec des fortunes diverses … On aime ou pas, toujours est il qu’il faudra faire avec et Farid qui envoie avec toujours autant de conviction « Certitude … Solitude … » ne se prive pas du plaisir de briller encore un peu plus en bon showman qu’il est. Un break d’AC/DC, un autre de Nirvana et c’en est plié de ce titre de l’album « Marche ou crève » qui marque un nouveau changement de siècle puisque c’est « Chaude est la foule » qui lui succède. Le dialogue avec le public continue et on voit arriver du coin de l’œil un « Epistémophilique » qui nous réservera comme chaque fois maintenant un invité. Talence à du mal à se prêter au jeu des « Z’animals » mais c’est quand même Sébastien qui va venir rejoindre Trust sur scène pour y prendre son heure de gloire … Et s’il vanne un peu ses concitoyens sur le foot pour mieux essayer de se mettre Bernie dans la poche, il n’en est pas moins surpris et ravi de ce qui lui arrive ce soir !

C’est un Bernie dégoulinant qui nous sortira « Ton dernier acte », un titre qui après tout ce temps continue à hérisser les poils de toute une génération qui regrette Bon Scott … Les murs de la cité résonnent AC/DC et Trust s’en va vers « Vae Victis » non sans avoir déroulé en intégralité un « Psaume » qui en live fait un peu retomber la pression … Ca se rattrapera rapidement avec « Le mitard » qui s’offre lui aussi un relooking estampillé troisième millénaire mais de façon un peu plus discrète. On part ensuite vers la fin des années 90 avec deux extraits de l’excellent « Europe et Haines », « On lèche, on lâche, on lynche » et « Le temps efface tout », puis c’est vers le coin de la scène que Trust file à l’Anglaise pour aller voir s’il mérite ou non un rappel. Ca gueule, ça braille, ça réclame « Antisocial » et donc Trust vient finir de boucler sa set list du jour … Alea jacta est !

La maréchaussée évoquée en début de reportage nous a rattrapés et c’est sur fond des sirènes stridentes de Deck que Nono balance le très gros riff de départ de « Police, Milice » … Ca fonctionne toujours et La Médoquine reprend en chœur le refrain, signe que si certains se sont assagis et que quelques-uns ont même franchi le cap et sont entrés dans la Police, le titre n’en reste pas moins un hymne que chacun reprend avec plaisir ! Nono se fait un petit délire de guitariste tout seul dans son coin et c’est sur « Préfabriqués » que l’on poursuit en pleine fin des seventies, une période que l’on ne quittera plus puisque c’est bien évidemment « Antisocial » qui finira de faire fumer les amplis et de faire perdre son sang froid à Talence … L’affaire est dans le sac et Bordeaux a de quoi être comblé !

Le temps de saluer les amis, nouveaux et plus anciens, et d’aller partager un moment de convivialité avec la Trust Team et il faut déjà penser à la suite … Les photos à trier et à retravailler, le report à écrire, le train à attraper pour rejoindre Toulouse puis Castelnaudary demain après-midi ! Long is the road qu’ils disaient … Oui, sans doute, mais qu’est ce qu’on l’aime cette route aux côtés de Trust parce que chaque soir est différent et nous réserve son lot de surprises !

Fred Delforge – mai 2009