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CHRISTIAN LAVISO pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 24 mai 2009
 

Ti Moun A Lafrik
(Autoproduction – 2009) 
Durée 76’42 – 12 Titres 

http://cdbaby.com/cd/laviso
http://www.myspace.com/officialchristianlaviso  

C’est sans doute le guitariste le plus original de la scène française et pour cet artiste venu de la Guadeloupe, adapter avec des instruments modernes l’essence même du Gwoka est devenu une véritable raison d’être, un besoin de jouer et de retranscrire cette envie de liberté qu’exorcisaient jadis les esclaves au travers de leurs tambours … Elevé sur fond de chants traditionnels, Christian Laviso a ressenti le besoin de jouer en entendant Gérard Lockel reprendre la rythmique des tambours ka avec sa guitare et c’est en reprenant à son compte cette première expérience de guitareka que le créateur fera évoluer le style, lui adjoignant au gré de ses expériences des influences venues du jazz mais gardant toujours à l’esprit ce besoin de sonner très roots, aussi modernes que les arrangements qu’il apporte à sa musique puissent être. Sept albums à son actif et des concerts donnés dans toutes les Antilles mais aussi dans le reste du pays ont fait de Christian Laviso un des incontournables de la world music et son nouvel opus s’inscrit une fois encore dans cette fusion sensuelle qu’il a contribué à développer !

Ils ne sont pas moins de dix musiciens à évoluer sur ce huitième effort de cet autodidacte et autour de sa guitareka viennent se greffer bien évidemment des basses et des percussions mais également, et c’est ce qui fait une grande partie du charme et de l’effet de surprise de « Ti Moun A Lafrik », un saxophone qui part emmener vers des sommets insoupçonnés une tradition Gwoka soutenue par de nombreuses voix. Aux sonorités et aux rythmes typiquement guadeloupéens se mélange une grosse dose de jazz et c’est avec un plaisir sans cesse renouvelé que l’auditeur se promène la tête quelque peu perdue dans les nuages d’un « Sé Nou Menm » à un « Jimbo » ou encore d’un « Bonnvenn » à un « Sél Pa Ka Palé ». A mi-chemin entre les racines de l’Afrique dont il descend par ses ancêtres et une culture occidentale qui lui vient de ses nombreuses collaborations, Christian Laviso donne le meilleur de tout ce qui est ancré au plus profond de lui, un amour des siens bien évidemment mais aussi un élan de générosité qui le pousse à exprimer à sa façon cette joie d’être libre qui cache quand même à mots couverts une certaine peur de ne plus l’être un jour. Il porte en lui tous les espoirs de l’Afrique, les plus anciens comme les plus récents, et c’est avec un talent tout particulier qu’il sait les partager avec ceux qui n’hésitent pas à s’attarder sur ses œuvres … Vous n’écouterez plus jamais de la même manière ni les musiques antillaises ni le jazz après avoir découvert « Ti Moun A Lafrik » !