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LITTLE BOB pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 21 mai 2009
 

Time to blast
(Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2009) 
Durée 40’41 – 11 Titres

http://www.littlebob.fr
http://www.myspace.com/littlebobstory
http://www.bluesweb.com  

Il n’est peut-être pas grand par la taille mais il fait indiscutablement partie des plus grands rockers de l’hexagone, et de très loin en plus … Sur les planches depuis 1976 avec Little Bob Story, Roberto Piazza n’a eu de cesse de haranguer les foules à force d’un rock’n’roll pur et dur, une musique sans concession qui s’est toujours ouverte de façon plus ou moins évidente vers le blues et qui a su résister à l’épreuve des ans grâce à une évolution naturelle. Parti vers une carrière solo en 1989, Little Bob traversera une période américaine et s’accompagnera pour l’assouvir de musiciens du cru puis c’est au milieu des nineties qu’il se tournera vers un blues acoustique, une sorte de retour aux racines, de passage un peu plus calme qui correspond au poids des kilomètres accumulés qui commence à se faire sentir … Le troisième millénaire marquera le retour de Little Bob vers un gros rock qui tache et c’est en compagnie de deux vieux de la vieille, Gilles Mallet aux guitares et Nico Garotin aux drums, mais aussi de Bertrand Couloume à la contrebasse et Nicolas Noël aux claviers que la formule originelle reprendra du service avec en prime quelques belles traces laissées dans les bacs et notamment avec ce tout nouveau « Time To Blast » qui frappe le printemps 2009 du sceau de cet enfant du Havre !

Le rock’n’roll a appelé Little Bob sur les coups de minuit et lui a demandé un service, celui de s’en aller botter le cul au public … Et bien évidemment, comme le gars Roberto n’est pas bégueule, il s’en est fait un malin plaisir, poussant même la plaisanterie jusqu’à nous pondre une livrée de nouveaux titres carrément réjouissants ! Aussi costaud que le taureau qui orne le digipack, « Time To Blast » est un album tout aussi indomptable que celui qui en a écrit et composé les morceaux, et ce n’est rien de le dire. Créé à la force des guitares autour de tranches de vie toujours très personnelles, l’ouvrage tourne bien entendu autour de ce coup de fil d’un genre un peu particulier mais aussi et surtout autour de la rock’n’roll attitude qui n’a jamais laissé à Little Bob le moindre temps de répit … Autobiographiques ou intelligemment imaginés, les « Big Boy Walking », « Ringolevio Is Far Away » et autres « Scream Inside » ne sont que le prétexte idéal pour ressortir des amplis toute l’armada des bons vieux riffs et des saturations qui nous ramènent forcément jusqu’aux sources de la Story, mais c’est en tapissant également ses morceaux d’un peu d’orgue Hammond, en laissant parfois l’émotion prendre le dessus comme sur  « If You Gotta Go » ou même en ouvrant ses sonorités vers un blues au tempo malgache sur « Shamad » que l’artiste si bien entouré nous donne une bonne grosse leçon de rock, s’offrant même pour la fine bouche deux covers, le « Guilt » que Marianne Faithfull avait si bien chanté sur « Broken English » et un « Devil Got My Woman (I’d Rather Be The Devil) » qui fait entrer Little Bob non seulement dans la peau de Skip James mais aussi dans un rôle que l’on ne lui connaissait pas encore, celui du bluesman fabuleusement roots. Avec « Time To Blast », Little Bob réduit encore un peu la distance entre Le Havre et l’Amérique … Blues, soul et rock’n’roll, la sainte trinité fait une fois encore ses preuves !