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FANFARE DU BELGISTAN pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 17 mai 2009
 

Musiques et danses du Belgistan
(Irfan – 2009) 
Durée 57’30 – 15 Titres

http://www.belgistan.be
http://www.myspace.com/belgistan
 
S’il n’a pas encore véritablement d’hymne national, le Belgistan a déjà sa Fanfare et ce qui fait la particularité de ce petit état imaginaire posé en pleine Belgique Orientale, c’est justement le fait d’être un pays à la géographie changeante qui vient s’installer chaque soir dans un endroit différent, celui où ses citoyens parmi lesquels on trouve cinq cuivres et deux percussionnistes sont invités à venir jouer … De la rue jusqu’aux festivals, la Fanfare du Belgistan a fait résonner les hymnes venus des Balkans durant des années, accompagnant notamment Les Ogres de Barback en tournée mais rejoignant également le chanteur Néry en 2006 pour l’enregistrement de son album baptisé justement « Belgistan ». Revenue aujourd’hui avec un album installé à un juste milieu entre la tradition balkanique et les sonorités gnawa, la Fanfare du Belgistan est bien décidée à relever un nouveau défi, celui d’élargir encore un peu plus ses frontières … 

Ils sont individuellement considérés comme des musiciens hors pairs mais c’est avant tout cette faculté qu’ils ont à se rassembler derrière une même locomotive qui fait de ce combo hors normes une véritable machine à faire taper du pied, une fanfare qui prête à la fête sans pour autant renier le côté lancinant et profond de sa musique … Les soubassophones, trompettes et autres saxophones se rejoignent autour des derboukas et percussions et invitent à un voyage imaginaire qui va de l’Est de l’Europe jusqu’au Nord de l’Afrique en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et qui s’offre l’instant d’après le billet retour, comme pour mieux établir un lien, un pont imaginaire entre les deux cultures transportées par la musique de la Fanfare du Belgistan. Sans rien renier de ses versants les plus world, l’album s’ouvre à des accents jazzys et à un groove très teinté west coast mais aussi à des élucubrations très punk dans l’esprit, ces « Musiques et danses du Belgistan » nous réservant même entre un « Melnik » et un « Boulgour » une intro empruntée à « Lust For Fife » pour façonner leur propre « Iggy Bop ». On continuera de « Ray » jusqu’à « Blackstar » en passant par « Lafayette » ou encore par « Delta » pour mieux se repaître d’une volonté d’ouverture qui passe invariablement par le brassage vigoureux des traditions et des cultures. Ne pas s’y plier serait une grossière erreur, d’autant plus que c’est créé avec beaucoup de talent et avec un sens très pointu de l’altruisme … Dans les bacs dès le 18 mai.