dimanche, 10 mai 2009 Tell no lies (Real World – Harmonia Mundi – 2009) Durée 53’47 – 11 Titres
http://www.myspace.com/justinadamsproducer http://www.myspace.com/juldehcamarauk
On connaît Justin Adams pour son rôle de sideman de luxe d’un certain Robert Plant mais aussi pour ses collaborations à divers albums de world music, une discipline que ce multi-instrumentiste de génie affectionne tout particulièrement. Alors forcément, après avoir œuvré en compagnie de Tinariwen ou encore de Lo’Jo, il fallait bien que ce guitariste croise la route d’un autre génie musical, Juldeh Camara, celui que l’on considère souvent comme la référence musicale de l’African West Coast … De cette rencontre est né « Tell No Lies », un ouvrage autour duquel les deux artistes n’ont pas souhaité construire de barrières, un album où le rock et le blues croisent les sonorités traditionnelles de l’Afrique et où les instruments séculaires se mélangent à d’autres bien plus modernes ! Du rock anglo-saxon mélangé à la tradition esthétique gnawa, il n’en faut pas plus pour que le charme opère immédiatement …
La rencontre de deux cultures donne généralement lieu à des créations séduisantes, quand l’une et l’autre sont maîtrisées avec autant de talent que ceux de Justin Adams et Juldeh Camara, c’est un véritable festival musical qui se répand bien au-delà des platines. Mélange de couleurs, de différentes sensibilités musicales complémentaires, de façons de jouer qui n’ont pas énormément de points communs, et pourtant, les morceaux s’appuient tantôt sur une corde unique, tantôt sur les six d’une guitare qui s’ouvre même à l’occasion au slide et laissent libre cours aux voix ou aux percussions pour mieux retranscrire non pas une émotion unique mais bel et bien toute une gamme d’émotions. L’Afrique semble toucher du doigt la banlieue londonienne et jamais un riti ou un kologo n’ont sonné aussi rock dans l’esprit, même lors des expérimentations les plus folles tentées dans les garages de Camden … On sent que toute la force attractive du « Sahara » trouve une autre dimension quand elle se frotte au brouillard des rives de la Tamise et qu’elle extériorise toutes ces ondes positives au travers de morceaux intenses comme « Kele Kele (No Passport No Visa) », « Madam Mariama », « Nangu Sobeh » ou encore « Banjul Girl ». Véritable chef d’œuvre d’un genre unique, « Tell No Lies » a su ne garder que le meilleur de chacun de ses créateurs pour trouver sa véritable dimension. A découvrir de toute urgence !
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