vendredi, 08 mai 2009 Pure (Toff Records – 2008) Durée 53’06 – 7 Titres
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C’est la persévérance et la foi en sa musique qui ont fait que Pendragon est encore sur les planches après plus de trente années de carrière et si le groupe a eu du mal à finir par se faire reconnaître dans son Angleterre originelle qui ne croyait pas ou si peu en lui, quand bien même il s’en était allé jouer à Reading et faire des tournées en compagnie du grand frère Marillion, c’est en montant sa propre structure et en assurant tout de la production de ses albums que le groupe est aujourd’hui devenu un incontournable de la scène progressive internationale. Un pic de popularité dans la première moitié des eighties permettra à Pendragon de sortir trois ouvrages indispensables dont le superbe « Masquerade Overture » puis c’est rongé par des problèmes personnels que le chanteur et guitariste Nick Barrett laissera retomber la pression pendant cinq années, revenant pourtant en pleine forme dès 2001 sur le devant de la scène en compagnie de Peter Gee à la basse, Clive Nolan aux claviers et Fudge Smith à la batterie et abreuvant depuis ses fans de nombre de DVD mais aussi de quelques albums comme « Not Of This World » (2001) et « Believe » (2005) … Entre deux lives immortalisés en Pologne, le terrain de jeu de prédilection du combo depuis près d’une décennie, Pendragon trouvait la force de sortir « Pure » en compagnie d’un nouveau batteur, Scott Higham !
Pendragon avait quelque peu tenté de faire évoluer son jeu avec « Believe » et trois ans après, « Pure » poursuit dans la même direction, celle choisie par un groupe qui dispose de suffisamment d’expérience, non seulement musicale mais aussi humaine, pour pouvoir donner dans le rock réaliste et complexe sans risquer de se planter. On savait Nick Barrett virtuose et précis dans ses soli, il complète une nouvelle fois son talent naturel de guitariste de nombre d’arrangements fouillés, de recherches sonores des plus ingénieuses qui emmènent Pendragon vers de nouveaux horizons … Sa voix n’est jamais en reste, mais comment pourrait-elle l’être, d’autant plus que sa tessiture est le complément naturel des ivoires de Clive Nollan qui font ici une fois encore des merveilles ! Quelque peu durci dans sa structure musicale, Pendragon taille du riff comme un beau diable sur des accents parfois proches de ceux du metal mais n’oublie jamais d’incorporer des breaks très aériens, voire même parfois carrément symphoniques, pour donner à des titres comme « Comatose » un relief carrément inattendu, un cachet qui sonne instantanément comme du Pendragon mais avec en toile de fond des effets de style totalement inédits. Là où nombre de groupes finissent par tourner en rond voire même par se mordre la queue après une dizaine d’années de carrière seulement, Pendragon a su trouver l’ingéniosité nécessaire pour continuer à surprendre ses fans après trente ans d’existence et c’est avec un album qui est une fois encore différent mais aussi un poil au-dessus de ses prédécesseurs que le quartet britannique nous assène une nouvelle une grosse baffe dont il est difficile de se remettre ! On a beau y être habitué, se laisser surprendre à chaque fois par Pendragon finit par devenir vexant, même si c’est fabuleusement agréable …
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