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BERNARD LAVILLIERS pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 03 mai 2009
 

Lavilliers chante Ferré (DVD)
(Barclay – Universal – 2009)
25 chansons + bonus

http://www.lavilliers.com
http://www.myspace.com/lesmainsdor

Le chanteur stéphanois l’avoue ouvertement, Léo Ferré est un de ses modèles et s’il chante aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à lui, son enfance ayant été bercée par l’écoute du célèbre « Léo Ferré chante Aragon » … Alors forcément, Bernard Lavilliers se devait de rendre hommage à ce chanteur atypique qui a souvent dérouté le public par son audace, par son ardeur, par son ouverture vers le rock et le blues, et c’est en lui consacrant un spectacle tout entier que l’artiste s’est exécuté, profitant de son passage à l’Auditorium Maurice Ravel de Lyon fin octobre 2006 pour y enregistrer et y filmer un concert donné en compagnie de l’Orchestre National de Lyon. Lavilliers y évoque celui qui était devenu son ami vers la fin de sa carrière et qu’il avait déjà souvent repris, mais jamais de si belle manière. Les quelques trente milliers de spectateurs qui ont eu la chance d’assister à ces représentations pleines de force sont aujourd’hui rejoints par ceux qui n’avaient pas pu les vivre en direct et qui se voient invités à se rendre compte de toute la force de cet hommage au travers d’un DVD hurlant de réalisme.

Lavilliers, c’est une gueule de rock, une voix de fer dans un corps qui n’inspire pas moins le respect … Alors quand cette sommité de la musique française se met à chanter des textes aussi profonds et décalés que ceux écrits par Ferré lui-même mais aussi par Pierre Seghers, Jean-Roger Caussimon, Arthur Rimbaud, Paul Verlaine ou encore Louis Aragon, c’est la France entière qui chancèle au gré de ses interprétations vibrantes et communicatives de « La vie d’artiste », de « Vingt ans », de « La maffia », de « Thank You Satan », de « C’est extra », de « La mémoire et la mer », de « Avec le temps » et de tant d’autres encore … Très digne du rôle dans lequel il entre avec beaucoup de talent, Lavilliers devient pour un moment le trublion qu’était Ferré et se laisse aller à rendre son œuvre encore un peu plus belle en lui associant un groupe de rock, la réponse du berger à la bergère, et des arrangements au piano ou carrément un orchestre, mais quel orchestre ! Les douze représentations de « Lavilliers chante Ferré » sont enfin immortalisées de façon admirable et nous donnent en prime l’occasion de retrouver ou de découvrir quelques films courts et même de se repaître avidement de « Richard », un inédit présenté spécialement pour l’occasion. De l’émotion à l’état brut à découvrir dès le 4 mai !