vendredi, 01 mai 2009
Mourir au combat
(Autoproduction – 2009)
Durée 44’28 – 11 Titres
http://www.s-project.fr
http://www.myspace.com/sprojectrock
 S’il s’affiche en quartet à la scène, S-Project est en fait la réunion de deux complices non seulement multi-instrumentistes mais aussi bourrés de talent qui ont fait vœu d’autodétermination pour ce qui est de leur musique … La messe est donc dite, c’est de la composition à l’enregistrement et du design au choix du packaging que Shivers (chant, guitares et claviers) et Symheris (guitares lead, basse, batterie et percussions) se sont efforcés de donner le meilleur d’eux-mêmes, trouvant l’alchimie peu évidente entre un chant en Français et une musique anglo-saxonne dans l’âme mais aussi entre l’urgence de l’autoproduction et la qualité d’un ouvrage enregistré au Studio Sainte-Marthe à Paris. Beaucoup de persévérance, quelques soutiens financiers salutaires et des influences aussi larges que Foreigner, The Rolling Stones, AC/DC, Dire Straits, Pink Floyd ou encore Cabrel suffiront à faire de « Mourir au combat » une première tartine très professionnelle et carrément réussie !
S-Project a réussi à trouver le juste équilibre entre le rock français de la fin des seventies et le gros son étasunien de la décennie suivante, parvenant à mettre dessus des textes bien écrits et conceptuels dans l’esprit puisque la guerre, ses souffrances et ses aberrations sont omniprésentes dans ces trois bons quarts d’heure d’une musique partagée entre gros riffs bien gras, soli transcendants et passages plus calmes qui interpellent par leur versant souvent aux limites du rock voire du metal progressif. On saluera la qualité indiscutable des deux musiciens qui ne manquent pas une occasion de mettre leur talent au service de leur musique et qui trouvent à chaque instant non seulement la note la plus juste mais aussi, et c’est plus délicat, le silence fort à propos qui sait créer la rupture entre deux passages en se présentant comme la transition idéale. Non content de nous proposer de véritables chansons comme « Desert Strom », « Promets-le moi », « A sang pour sang » ou « Nés pour gagner », S-Project s’offre un pur moment de génie avec l’instrumental « Luminaire » et met une dernière touche de talent à son album en invitant Yann Armellino à mettre son grain de sel guitaristique sur un autre instrumental, le fabuleux « Ironclad » qui parvient à tout renverser sur son passage ! Le duo s’annonce prêt à « Mourir au combat » mais face à sa vaillance et à son envie de s’en sortir, c’est peut-être en vainqueur qu’on le retrouvera très vite dans les playlists … Qui sait ?
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