Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 16 avril 2009 Game’s Over (Kayman Records – 2007) Durée 50’23 – 12 Titres
http://www.egidioingala.com http://www.myspace.com/egidioingalaband
S’il fait indiscutablement partie des plus grands harmonicistes européens, Egidio Juke Ingala doit tout de son style aux maîtres américains du blues et c’est en s’attachant à travailler autour des plans créés par Little Walter, Walter Hornton ou George Harmonica Smith qu’il a développé un jeu qui lui va comme un gant, l’Italien étant par ailleurs doublé d’un chanteur tout à fait honorable. Accompagné d’Alberto Colombo aux guitares, Walter Tosin à la contrebasse et Gio Rossi à la batterie et rejoint par Alberto Marsico au piano, cet instrumentiste au jeu volubile qui après avoir fait les belles heures de Dirty Hands est passé à une aventure solo en 1999 en sortant « Night Life Boogie » en compagnie d’Alex Schultz a déjà écumé ce qui se fait de mieux en terme de festivals de blues et compte bien continuer d’y briller grâce à ce troisième opus sorti il y a maintenant deux ans. En attendant de le retrouver sur les plus belles planches de l’hexagone, on se retourne un instant sur « Game’s Over » …
Un peu de swing, un peu de jump, un peu de rhythm’n’blues et beaucoup de feeling, c’est à peu près ce qu’il faut à Egidio Juke Ingala et à son band pour imprimer leur marque de fabrique dans les platines avec un album qui sonne à la fois très roots et pourtant si actuel ! La voix délicatement éraillée et le souffle puissant du frontman en arriveraient presque à éclipser le talent de ceux qui sont pourtant bien plus que des sidemen et si la rythmique aussi sobre qu’efficace séduit à chaque instant, c’est du côté des guitares qu’il faut aller chercher le petit plus qui fait que cet album devient très rapidement indispensable. Les morceaux bien balancés se succèdent à un rythme plutôt soutenu et si le tandem Ingala / Colombo signe la majeure partie de la douzaine de titres de l’album, le Juke n’en oublie pas pour autant d’aller dépoussiérer des classiques comme « Frankie & Johnny » ou « Hurry Hurry » pour mieux finir d’emballer un ouvrage fort séduisant d’où surnagent des « Next Time », « Shine », « I Had A Girl » et autres « I’m Wrong » mais aussi un superbe « Namaste » qui ne pourra que rappeler de bons souvenirs à ceux qui connaissent et apprécient les contreforts népalais de l’Himalaya et toute la région de Katmandou. Aussi habile au studio qu’il est attachant à la scène, Egidio Juke Ingala est indiscutablement un artiste à découvrir d’urgence ! Les jeux sont faits …
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