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TRUST à VERNOUILLET (78) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 04 avril 2009
 

TRUST – SKIP THE USE
LA SCENE – VERNOUILLET (78)
Le 3 avril 2009

http://www.trust.tm.fr 
http://www.myspace.com/trustfr
http://www.myspace.com/skiptheuse

Familier de Vernouillet et de ses alentours, Trust se présente ce soir à La Scène comme le régional de l’étape et c’est en nombre conséquent que le public a répondu présent à l’invitation d’une formation qui a un passé fort dans la région, « Europe & Haines » ayant été enregistré à quelques kilomètres de là, aux Mureaux, Bernie ayant shooté quelques scènes des « Démons de Jésus » à Villennes sur Seine et Nono et quelques-uns des autres membres du groupe ayant longtemps résidé dans les proches environs ! Venue autant par passion pour Trust que par sympathie pour ceux qui ont fait vibrer toute la France au son de leurs gros riffs dans les glorieuses eighties, la foule n’était pas au bout de ses surprises à l’heure de l’ouverture des portes et c’est un stand merchandising toujours aussi conséquent qui l’attendait dès l’entrée dans la salle … Déjà chauffés par les balances d’où s’échappaient quelques titres comme « L’élite », les die hard fans savaient que la nuit serait longue !

On commence un peu après 20 heures avec Skip The Use et le groupe piloté à fond la caisse par l’inénarrable Matt Bastard ne va pas manquer ses retrouvailles avec le public de Trust qu’il avait déjà secoué énergiquement à deux reprises et notamment à Rouen, le soir de l’anniversaire de son leader ! Toujours aussi charismatique, le bassiste Jay Jimenez imprime un rythme époustouflant en compagnie de son acolyte batteur Manamax et c’est sur un fond sonore plein de fougue où les guitares et claviers de Yan Stefani et Lio Shivers font des étincelles que Matt fait sauter les plombs avec une punk attitude fort séduisante mais aussi avec une musique hybride où le rock le plus virulent se teinte d’un soupçon de pop et même à l’occasion de quelques accents empruntés au hip hop ou au disco. Parti bille en tête avec « Docteur House », le groupe qui revendique Lille comme base historique nous servira ses « Bullet », « Don’t Wanna Be A Star », « Hell Parade » et autres « Bastard Song » pendant une trentaine de minutes, donnant à Matt Bastard l’occasion rêvée d’aller physiquement au contact avec un public séduit par cette mise en jambe carrément réussie ! Ceux qui suivront un tant soit peu les concerts de Trust à venir risquent fort de croiser Skip The Use sur d’autres dates … Les veinards !    

Changement de plateau rondement mené pour un staff toujours aussi pointu et c’est sur les samples de Deck que Trust s’installe tranquillement pour le grand moment tant attendu … La cuvée 2009 a quelque peu modifié la donne et c’est aujourd’hui avec « Le temps efface tout » que le groupe démarre son set, le titre qui affiche quand même une grosse douzaine d’années au compteur faisant son effet dans une salle qui n’est pas seulement venue pour entendre les vieux hymnes sortis de l’album « Répression » ! On revient vers les classiques avec un « Palace » réarrangé et un « Darquier » que tout le monde ou presque aurait oublié si Trust ne revenait pas l’aiguillonner au gré de ses concerts et il est déjà temps d’entrer dans la dernière tartine du sextet, « 13 à table », un album qui aura mis son temps à être apprécié par le grand public mais qui suit aujourd’hui son petit bonhomme de chemin de façon plus qu’honorable … « La morsure », « Toujours parmi nous », « Promesses osées », voilà des titres qui ont su s’inscrire durablement dans la set list de Trust pour le plus grand plaisir d’un public qui les a définitivement adoptés !

Mais Trust a aussi un passé à faire briller chaque soir et c’est maintenant avec « Mr Comédie » qu’il y retourne, le titre qui fustige l’arrogance des Ayatollahs fonctionnant toujours aussi bien auprès d’un public dont une bonne moitié n’a pas connu Khomeiny, grand bien leur fasse ! Remonté à bloc, Bernie sue à grosses gouttes dans cette arène chauffée à blanc et partage chaque instant avec ses spectateurs, répondant par un petit mot moqueur mais aimable à ceux qui lui demandent d’enlever son bob et surtout donnant tout ce que la salle est en droit d’attendre de lui, le meilleur ! La paire d’artificiers fait fumer les amplis et les chorus s’échangent entre un Nono magistral et un Vivi qui a trouvé la place qui lui convient au mieux. Fraîchement débarqué de Francfort, Farid a instantanément repris ses marques et c’est toujours avec la même bonne humeur qu’il pilote la section rythmique en compagnie d’Iso, un des nouveaux maillons forts de Trust qui, s’il reste parfois un peu discret, n’en perd pas une bouchée et y prend un plaisir fou. Enfin accepté par la foule, Deck qui n’essuie plus aujourd’hui les sifflets des intégristes reçoit le fruit de son travail et c’est en réarrangeant « Surveille ton look » à sa façon qu’il participe activement à l’avenir de Trust avant que le groupe ne dépoussière une vieillerie bien savoureuse, « Certitude … Solitude … », sur laquelle il ressortira quelques samples dont l’incontournable « Back In Black » des cousins d’Australie !

« Chaude est la foule », ce n’est pas un vain mot ! Et pour la garder à température constante jusqu’à la fin du concert, Trust n’est jamais à cours d’idées … On entre dans le moment de folie de la soirée, l’échange ultime où la salle reprend en chœur les paroles pas toujours évidentes d’un « Epistémophilique » plutôt festif et carrément convivial. Le morceau tourne bien et déjà les vieux fans se préparent à brailler le plus fort possible le mot joker pour gagner le droit de monter sur scène finir la chanson avec le groupe … C’est aujourd’hui Noël qui remporte la partie, un fan plus connu sous le nom de Nono55 venu spécialement de la Meuse qui n’aura pas fait le déplacement pour rien puisque après avoir salué tout le groupe, staff inclus, il fera quelques pirouettes sur la scène avant de retrouver sa place dans le public !

Le plateau plonge dans la pénombre et « Psaume » laisse entrevoir l’arrivée de « Vae Victis », un des nouveaux titres qui prend toute son envergure en live … Vernouillet fatigue un peu mais ne cède pas et grand bien lui prend puisque c’est un standard parmi les standards qui pointe maintenant le bout de son nez, « Le mitard », un titre phare qui viendra faire vibrer La Scène comme aux plus belles heures de la salle. La machine à voyager dans le temps nous ramène en 1996 et c’est un fort agréable « On lèche, on lâche, on lynche » qui vient clore le set de la plus belle des manières … La salle reste plongée dans le noir, Trust se rafraîchit un court instant, les techniciens mettent un rapide coup de peigne aux guitares et basses, l’ambiance est bonne et le groupe affiche le sourire des grands soirs, celui de la satisfaction du travail bien fait !

On ne va pas se quitter comme ça ? C’est donc sur « Préfabriqués » que Bernie et consorts reviennent, Farid s’embarquant sur un final tentaculaire et lançant à l’arrivée un regard complice vers le coin de la scène pour avoir la confirmation de ce qu’il sait déjà, qu’il a été impeccable ! La fête est belle mais elle ne doit pas pour autant être moins chargée d’émotion et c’est au pied levé que Bernie choisit de rendre hommage à son vieux pote Bon Scott avec « Ton dernier acte ». Tout le monde l’espérait, même si personne ne l’attendait véritablement, et c’est en jouant une fois encore sur l’effet de surprise que Trust remportera de manière un peu plus belle une partie qui se terminera traditionnellement par un bon vieil « Antisocial » qui fait toujours autant recette auprès du public !

Un dernier tour dans l’intimité des loges histoire de se sécher et de reprendre ses esprits et il est temps pour Trust de partir vers d’autres horizons … Farid retrouvera la Muzikmesse de Francfort dès demain matin et dans quelques jours tout ce beau monde s’en ira se frotter une nouvelle fois aux motards lors du grand concert donné en marge des 24 Heures du Mans ! Quelques mots échangés avec beaucoup de sympathie et de sincérité avec les fans lors de la sortie de la salle, quelques photos et autographes et c’en est définitivement fini d’une soirée qui aura tenu toutes ses promesses … Trust est en forme en ce printemps 2009 et il n’a pas fini de faire parler de lui !

Fred Delforge – avril 2009