lundi, 30 mars 2009 LAX’N BLUES FESTIVAL SALLE MUNICIPALE - LAX (12) Le 28 mars 2009
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Un deuxième séjour à Lax sous-entend en lui-même plein de choses, on fait déjà un peu partie de la famille et c’est en se sentant comme chez soi que l’on est accueilli par une armada de doux dingues qui a su fédérer une bonne grosse moitié du village et l’enrôler de son plein gré dans une équipe de bénévoles qui ferait crever d’envie les plus grosses machines du blues hexagonal … Les balances du midi ont cédé la place à un mélange de tripoux et d’aligot du plus bel effet et c’est non sans avoir fait une sieste réparatrice que nous arrivons pour assister à l’apéritif musical du soir servi à 19 heures pétantes par le duo Hobo Blues piloté par Marine et Antoine avec leur lot de guitares et de washboards ! Du jamais vu au Lax’n Blues Festival qui va vivre pas loin de dix heures de musique non-stop …

Après le hors-d’œuvre très roots servi sur la scène annexe par les Hobo Blues, c’est à Jérôme Piétri que revient la lourde tache de débuter réellement cette septième édition du Lax’n Blues Festival et c’est un public qui a répondu présent de façon déjà conséquente qui accueille le one man band clermontois pour un set qui démarre au Weissenborn et qui monte tranquillement en puissance, l’artiste s’efforçant de passer de l’acoustique à l’électrique pour nous distiller une histoire du blues dont il détient le secret, revisitant Son House, le Reverend Gary Davis, Elmore James et tant d’autres encore … Le slide puissant et la voix rugueuse à souhait, Jérôme assure comme un beau diable et nous balance ses « Rollin’ And Tumblin’ », « Dust My Broom » et autres « Hesitation Blues », n’hésitant pas à laisser entrer une belle part de rock’n’roll dans son blues et nous sortant de derrière les amplis un énorme « Bullfrog Blues » qui place la barre très haute pour des successeurs qui connaissent forcément le morceau ! Le public, parmi lequel on compte 95% de population locale et un reste de connaisseurs qui ont fait le déplacement parfois de très loin sait sans le moindre mal reconnaître la qualité d’une prestation de haut vol et salue comme il se doit un artiste dont le talent et le charisme se complètent avec une pointe de savoir-faire qui découle de plus de trente ans d’expérience. Terminée une centaine d’années après son commencement, la petite histoire du blues s’achèvera sur une version explosive de « Black Betty » que nombre de formations de rock ont tenté de reprendre avec moins de fortune … Un petit « Voodoo Chile » pour faire la rue et puis s’en va, en voilà une prestation qu’elle fut bonne !

On retrouve les Hobo Blues pour un intermède tout en finesse pendant que derrière les Shaggy Dogs s’installent pour leur show de folie ! Partis bille en tête avec Toma, Jacker, El Professor et Remi, les Franciliens se font très vite rejoindre par Greenbullet qui commence tranquillou au chant avant de sortir les harmos … Les morceaux s’enchaînent avec une énergie renouvelée, Shaggy Dogs c’est le bonheur à l’état brut et les gars n’ont qu’à faire rouler les morceaux, quand bien même la caisse claire explosée en plein vol aura besoin d’aller lancer des SOS du côté de General Store qui joue le jeu avec beaucoup de sympathie ! La suite n’est que mélange de finesse et de force, la meute étant bien décidée à mettre à profit son concert de la veille pour jouer le jeu du groupe « local » et nous ressortir un « Sweet Nanou » pour faire aux fans du cru une dédicace toute particulière. Dans une communion totale, le public et le groupe en redemandent, et ce n’est pas un mais deux rappels qui nous seront donnés. Ce soir à Lax’n Blues, les Shaggy Dogs ont conquis les quinze cents personnes réparties dans les deux espaces contigus du festival.

Nouvel interlude des Hobo Blues et les Nine Bellow Zero montent sur la scène principale. Nine Bellow Zero, on ne les présente plus, cette année le groupe fête ses trente ans en ayant écrit un bout de la légende du rock. Le quatuor démarre un set très carré et structuré qui monte en puissance pour mettre le public en pression, Lax chavire. Mark Feltham très gentleman british au chant et harmonica entraîne l’assistance dans les recoins du blues et du pub rock, Lax apprécie. Gerry Mc Avoy et Brendan O’Neill à la rythmique tiennent un set d’enfer, Lax s’enflamme. Dennis Greaves très rock à la guitare chante une partie des titres avec un maximum de dynamisme, Lax vibre. On sent le bonheur pour les quatre musiciens d’être en Aveyron chez nos amis Bastonero(s). Le public ne s’y trompe pas et répond à toutes les sollicitations à plein poumon, bougeant de toute part. Les rappels nous amènent deux titres d’anthologie, « Merci beaucoup, very much indeed » nous dit Dennis Greaves hilare sur le « Tutti Frutti » de clôture et c’est vers les loges que tout ce joli monde s’en retourne récupérer de la route entre Ris Orangis et des deux concerts enchaînés en deux jours …

Les Hobo Blues retrouvent la piste pour un dernier round et déjà c’est General Store qui s’y colle ! Rythmique de folie, chant à fond les gamelles, on dépasse le blues stricto sensu de la tête et des épaules et le rendu ne laisse pas de place à la discussion tant c’est joué avec ferveur ! Quinze années d’expérience on permis à ces fringants routiers de la scène rock de peaufiner leurs plans et c’est entre le boogie gras et sale d’AC/DC et un bon gros blues des familles agrémenté de superbes claviers que la bande à Will Lester se trimballe sans avoir l’air de vouloir y toucher ! General Store déballe son set comme on le fait à l’épicerie et c’est tambour battant que le public se presse pour se rendre à la caisse, buvant comme du petit lait les titres de « Vision Of Diversity » mais aussi nombre d’autres plus délicieux les uns que les autres ! Deux heures durant, ces chevelus bien costauds au niveau du riff et de la rythmique finiront de mettre Lax à feu et à sang et c’est non sans avoir convié Jérôme Piétri à mettre ses riffs dans les leurs sur un final d’anthologie que ces excités de la six-cordes prendront congé de la scène qui est passée depuis quelques longs moments à l’heure d’été …

A l’heure de quitter le village pour aller rejoindre Olemps où tout le monde dort déjà dans le camps des Shaggy Dogs, on ne peut que saluer la Bastenero dream team au grand complet … La gorge où se mélangent les relents de tripoux et de whisky se serre un peu mais une chose est d’ores et déjà certaine : on sera là l’année prochaine pour la huitième, et même les années suivantes jusqu’à plus faim ! Rodez - Toulouse by car au petit matin, Paris by plane sur les coups de 13 heures et voilà déjà le soleil timide de la capitale qui tente difficilement d’estomper la pluie aveyronnaise … Même sous la neige on s’y sentirait chez soi !
ChrisTTophe & Fred Delforge – mars 2009

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