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NINA VAN HORN pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 08 avril 2009
 

Hell of a woman ! – Hommage aux femmes du blues
(Ouistiti Music – 2009) 
Durée 50’16 – 15 Titres

http://www.ninavanhorn.com
http://www.myspace.com/ninavanhorncom

On la connaît pour sa voix délicatement éraillée et son impressionnant feeling qui ont contribué à écrire les plus belles pages des grandes manifestations internationales et à l’heure où elle se prépare à aller faire une tournée conséquente du côté de l’Afrique de l’Ouest, Nina Van Horn nous rappelle qu’outre une chanteuse pleine de charisme, elle est également une militante du blues au féminin. Animatrice de radio où elle raconte l’histoire des femmes du blues dans son émission « Nina On The Rocks » sur W3BluesRadio, la diva a eu l’occasion de se replonger dans les biographies des chanteuses de blues les plus célèbres et c’est en continuant sa démarche par l’écriture d’un livre et l’enregistrement d’un album hommage qu’elle contribue à sa façon à entretenir la légende des Memphis Minnie, Ma Rainey et autres Billie Holiday. Accompagnée par Phil Bonin aux guitares et Phil Rubio aux basses et rejointe par nombre d’invités prestigieux, Nina revisite quatorze standards du blues au féminin et les présente avec une composition personnelle inscrite dans la même veine …

Si les chansons interprétées et parfois réarrangées par Nina et Phil datent en gros du deuxième quart du siècle dernier, c’est à dire quasiment des origines du blues, elles ont malheureusement su rester fabuleusement actuelles puisque l’on y évoque généralement les tracas quotidiens que sont la drogue et l’alcoolisme mais aussi la non-acceptation des différences, homosexualité et racisme en tête. Dans des chansons témoignages, des chanteuses comme Bessie Smith, Victoria Spivey, Odetta ou Rosetta Tharpe reprenaient déjà à leur compte dans un mélange surprenant de drôlerie, d’engagement et même parfois de libertinage les travers d’une société qui n’a pas, tout bien pesé, tellement évolué en près d’un siècle. Complété par la documentation soignée du livre dans lequel on trouve des images d’archives mais aussi nombre d’anecdotes obtenues au gré des correspondances avec d’autres personnes passionnées par le sujet, l’album laisse éclater le talent et la gouaille de Nina mais aussi la virtuosité de Phil Bonin sur de superbes « Down In The Alley », « Scrap Your Fat », « Strange Fruits », « See See Rider » et autres « Sometimes I Feel Like A Motherless Child » qui nous transportent du blues au gospel avec beaucoup de délicatesse et où l’on croise au détour d’une piste le violoncelle de Jean Marie Gabart, la trompette de Boney Fields, l’harmonica de JJ Milteau, le piano de Tom Mc Clung ou encore le dobro de Patrick Verbeke … En signant un ouvrage où elle est autant journaliste que chanteuse, Nina Van Horn s’approche encore un peu plus de ses modèles et confirme qu’elle fait elle aussi partie de cette famille des grandes dames du blues. Chapeau l’artiste !