vendredi, 17 avril 2009
Comme un chien
(Trois Heures Moins Le Quart – Anticraft – 2009)
Durée 39’31 – 11 Titres
http://www.myspace.com/gaspardlanuit
 S’il avoue sans hésiter être un artiste de rock, Gaspard LaNuit ne renie aucunement le virage pop pris avec son dernier effort et continue même dans cette direction avec un nouvel album dans lequel il met une grande partie de lui-même pour le rendre encore plus fidèle à ce qu’il est, un artiste plein de gouaille mais aussi de tendresse. Héritier légitime des grands chansonniers de l’hexagone, ce Parisien fait preuve d’un songwriting digne de Neil Young, de Nick Cave ou de Bob Dylan tout en accouchant de textes qui rappellent en vrac Ferré, Higelin, Gainsbourg ou encore Bashung, des textes où le sexe rattrape parfois l’amour, où le temps glisse entre les doigts … S’invitant parfois à la table des débats, le folk ou le jazz apportent leurs couleurs si particulières à un album dans lequel on se plait à se perdre. Beaucoup de second degré, des vibrations sincères … Gaspard LaNuit n’a pas fini de nous séduire !
Pour ce touche à tout de génie qui a œuvré dans les domaines les plus inattendus, passant par un poste de guide d’aveugle et un autre d’archiviste, par le métier de barman ou celui de téléprospecteur, la vie est une formidable source d’inspiration et c’est dans le quotidien réel ou même imaginaire de l’individu lambda voir carrément du sien que Gaspard LaNuit puise à chaque instant pour proposer des chansons un peu farfelues, un peu réalistes, des chansons dans lesquelles on se reconnaît souvent, sans forcément y être à son avantage d’ailleurs. Réalisé par Fred Pallem, « Comme un chien » flirte avec la perfection technique mais n’en néglige pas pour autant le rendu immédiat, cette petite touche de folie qui fait que l’on s’assoit au bout de deux titres et que l’on pousse un grand « Ouahhh ! » d’émerveillement tant c’est criant de vérité … On passe avec toujours le même plaisir d’un « Défilé Militaire » à un ahurissant « Johnny Depp », de « La Rivière sans Retour » au « Nord (par le Nord-Ouest) », de « La Voilure » à « L’Auberge », autant de petites tranches de vies, de saynètes ingénieuses dans lesquelles il fait bon se promener les mains dans les poches et la tête dans les nuages. Voilà de la chanson pop rock qui ne se la raconte pas, c’est franchement rassurant pour l’avenir du genre d’autant que les radios nationales comme France Inter ou FIP semblent déjà s’y intéresser !
|
