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CHRISTIAN DECAMPS pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 05 avril 2009
 

Psychédélice
(Un Pied Dans La Marge – Musea – 2009) 
Durée 50’14 – 10 Titres

http://www.updlm.com 
http://www.musearecords.com

On ne présente plus l’âme créatrice de Ange, sans doute le plus fameux et le plus brillant des groupes de rock progressif de l’hexagone, et si l’on connaît Christian Décamps pour ses chansons débordantes d’énergie, de folie et de second degré, pour ses livres au moins aussi imagés et même pour un don de comédien insuffisamment exploité, on le connaît un peu moins pour sa passion pour les musiques cycliques … Celui qui d’habitude chante et nous enchante tout en jouant de la guitare ou des claviers a décidé pour une fois de se taire, rassurez-vous ça ne durera pas longtemps, et de nous proposer un album instrumental dans sa quasi-intégralité, un projet qui lui trottait dans la tête depuis 2002 et pour lequel il aura utilisé chacune de ses minutes perdues, celles où il n’est pas enfermé dans son studio à travailler avec l’Ange ou encore à arpenter les routes de France et de Navarre avec ses jeunes complices ! Incorrigible artiste …

Devenu pour une petite heure le Docteur Psyché, Agrégé de la Faculté de Médecine du Rêve et de la Musique qui Soigne, le Père Décamps nous délivre une ordonnance sonore capable de soigner tous les maux, une potion magique faite à grand renfort de claviers vintage et de guitares auxquels viennent se greffer divers effets et même une boite à rythme pour en arriver à un résultat que l’imbécile taxerait presque de techno alors qu’il n’y a là que de la musique organique où l’électronique apporte un cachet un peu particulier. S’il y a de quoi déstabiliser le fan de base, il y a également matière à le régaler car c’est toute la philosophie Décamps qui se dégage de cet essai audacieux, une sorte de gigantesque foire à tout où il ne manque que les mots pour faire passer les émotions, un capharnaüm ultime où rien n’est oublié, ni les accents lubriques, ni le cachet un tantinet médiéval, ni même le mélange de hardiesse et de pudeur si caractéristique d’un créateur aussi habile à écrire sur la partition que sur la page blanche d’un bon vieux cahier. On traverse en sa compagnie toute l’étendue d’un « Psychédélice » dont on ne se lasse pas grâce à la diversité des teintes proposées, un ouvrage où le jazz rejoint parfois l’electro et où le rock reste encore et toujours progressif, même s’il l’est de façon un peu différente cette fois, un album émaillé d’un « Petit déjeuner compris », des « Amplitudes sieste / énergies » et bien entendu de « Fantasmes », un effort où l’on retrouvera un chant au moins aussi CharlElien qu’Angélique sur « Posologie de l’amour », le titre qui permet aux très fameux SM58 de ressortir pour un court moment des tiroirs … On a beau s’attendre à tout de la part de Christian Décamps depuis le temps qu’on le croise sur les routes et dans les bacs, il réussit toujours à arriver juste à l’endroit où on ne l’attend pas. Sacré bonhomme !