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CHRISTOPHE MARQUILLY à TOURCOING (59) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 15 mars 2009
 

CHRISTOPHE MARQUILLY
LE GRAND MIX – TOURCOING (59)
Le 14 mars 2009

http://www.marquilly.com
http://www.myspace.com/cmarquilly
http://www.nh3music.com
http://www.myspace.com/nh3musik

Ils sont au moins trois cents à avoir répondu à l’appel de Christophe Marquilly pour venir célébrer la sortie de son nouvel album, « Rien n’est gagné », dans son fief historique de Tourcoing et si l’on reconnaît dans le Grand Mix nombre des habitués des concerts du guitar hero, il y a aussi des gens qui sont venus de loin et même de très loin pour assister à cette naissance publique ! L’ambiance est bon enfant et la fête qui bat son plein dans la mégalopole lilloise voisine passerait presque inaperçu si elle n’engendrait quelques embouteillages avec ses centaines de milliers de visiteurs venues assister à l'inauguration du festival "Europe XXL" qui pendant quatre mois va présenter des centaines de manifestations autour des arts, de l'histoire et de la vie quotidienne en Europe centrale et orientale.

On attendait une première partie mais c’est directement le trio qui passe à la scène, Christophe Marquilly lançant quelques goulées d’harmonica pour mieux démarrer « J’t’attendais pas » et s’engageant très vite dans les morceaux de son dernier opus, après tout, c’est pour lui que l’on a fait le déplacement … Les vieux fans de Stocks s’adaptent de bonne grâce, d’autant que si le répertoire est un peu plus soft guitaristiquement parlant, les textes de l’auteur et compositeur n’en sont pas moins lucides, conscients, engagés et même parfois amers comme quand il est question des vieilles amitiés qu’il évoque encore avec son excellent « Des croix des noms » ! Aux côtés du frontman, on retrouve sa dream team où brillent Fabrice Debels à la basse et Thomas Gonzalez, une section rythmique aussi soudée et solide que charismatique et avenante à laquelle on a eu le temps de s’attacher puisqu’il y a maintenant quelques temps que cette aventure existe …

Chaussé Les Paul ou Stratocaster selon les couleurs qu’il souhaite donner à des titres comme « Pour que tu reviennes » ou « Villes en sursis », Christophe Marquilly n’en oublie pas les sonorités électro-acoustiques et multiplie les effets blues et même un peu folk avec de pures merveilles comme « Rien n’est joué » ou encore son sublime « Rêve d’Irlande » où il salue la mémoire du grand Rory Gallagher … On revient à l’électrique avec le très énergique « Vents de haine » et au bout d’une heure de concert, le trio cède sa place à NH3 qui, au lieu d’assurer la première partie que l’on attendait, nous offre un entracte de trois titres. Original et plutôt bienvenu car si certains pensaient aller s’enfumer les poumons avec une choppe à la main, ils seront nombreux ceux qui se raviseront pour assister à la prestation des Orléanais !

En donnant comme nom à leur groupe le symbole chimique de l’ammoniac, nul doute que Philippe Kalfon et Olivier Unia avaient à l’esprit l’idée de frapper fort et c’est en compagnie de leur section rythmique où l’on croise Arno Bottin et Nico Saulnier que les deux artificiers vont venir nous envoyer trois hymnes en puissance parmi lesquels on retrouve « Les cons qui s’adorent », trois bombes atomiques qui laisseront des traces sur les murs du Grand Mix mais aussi dans l’esprit d’un public séduit par tant de vivacité et de fun, un exercice pas évident à réaliser quand on s’attaque de but en blanc à une salle déjà bouillante !

Mais déjà le boss revient, un peu moins humide, trois titres pour changer de T-shirt et se désaltérer, ils sont nombreux les musiciens qui apprécieraient en plein milieu de set … Conscient que la salle est pleine de vieux fans, Christophe Marquilly va lentement mais sûrement revenir à ses vieilles amours, celles de Stocks, et nous en remettre quelques-unes de la trempe de « Où tu cours », quittant une première fois la scène après « Tellement fragile » pour mieux y revenir dans un tourbillon étourdissant fait du génial « Sniper » et de l’hymne « Suzy » que toute le monde attendait … On retrouve les deux guitaristes de NH3 pour une jam chaude bouillante sur la version francisée de « Cocaïne » et Christophe nous en donne une de plus, « Une dernière fois », avant de quitter la scène pour ce que d’aucuns considèrent être justement la dernière fois de la soirée …

Généreux et fier d’être avec ses potes qu’il a copieusement salués durant tout le concert, Christophe Marquilly va pourtant revenir nous faire le coup du gros blues rock qui tâche avec un énorme « Stetson Blues », peut-être en hommage à la marque du feutre qui est rivé à mon crâne un peu dégarni … On ne se refait pas ! Il est 23 heures 30 et il ne manque qu’une petite vingtaine de minutes pour que l’on atteigne les trois heures de concert non-stop … Appelé à venir faire un peu de commerce et de public relation en dédicaçant son album, le guitariste part se rafraîchir quelques instant avant de retourner dans la fosse aux lions pour un autre exercice qu’il manie avec beaucoup de délicatesse, l’amitié ! Et s’il a parfois mis « Des croix sur des noms », il est certain que Christophe Marquilly n’oublie jamais ceux de ses vrais amis … C’est aussi pour ça qu’on l’aime tant ! La sortie de la salle nous réserve une mauvaise surprise, Alain Bashung vient de nous quitter … L’abus de Victoires de la Musique nuit gravement à la santé, on s’en doutait un peu et on se féliciterait presque que Christophe n’en ait pas encore ! Tchao l’artiste, nul doute que si le songwriter qui jouait ce soir l’avait su, il t’aurait rendu un dernier hommage en fredonnant un de tes titres, ça se voit moins qu’une Légion d’Honneur mais c’est souvent bien plus sincère …

Fred Delforge – mars 2009