dimanche, 15 mars 2009 Clockwork (Compost Records – Differ-Ant – 2009) Durée 70’11 – 10 Titres
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Originaire de Marseille, Alif Tree en est aujourd’hui à son troisième album et se tourne petit à petit vers la chanson avec un ouvrage posé entre electro, electro-pop, trip-hop et free jazz, un opus mis en boite à Nashville en compagnie de pointures empruntées à des groupes comme ceux de Bruce Springsteen, Al Green et Isaac Hayes mais aussi de Tony Joe White en personne … On se souvient que le précédent effort d’Alif Tree, « French Cuisine », s’était vu salué par Gilles Peterson comme l’une des dix meilleures tartines de l’année 2006 mais son créateur affirme d’ores et déjà que ce tout nouvel album qui a été façonné comme une sorte de road movie imaginaire avec son lot de romances, de drames et de dénouements heureux est bien supérieur musicalement et humainement à son prédécesseur ! La seule solution pour finir de s’en persuader, c’est de glisser « Clockwork » dans la platine et de presser la touche play.
Bien décidé à bousculer les convenances musicales pour mieux imposer sa propre façon d’appréhender les choses, Alif Tree nous sort le grand jeu et nous fait le coup de la boule à facettes, vous savez cet artifice daté de l’ère disco qui renvoie la lumière dans tous les sens avec il faut bien le dire une certaine classe un peu kitsch … Mais avec le Marseillais c’est le son qui part dans toutes les directions, sans jamais donner dans l’excentricité qui plus est, et c’est en passant d’une guitare à un piano, d’un synthé à une boucle, d’une voix rocailleuse à une autre féminine que le jeune génie nous transporte dans des créations mouvantes au possible, de purs moments de talent à l’état brut qui donnent naissance à des titres simultanément fous et forts comme cet anachronique « Aurevoir » qui débute contre toute attente l’ouvrage et qui trace une voie à la fois sinueuse et idéale à des « Way Down South », « Reality », « Mai », « Not Gonna Waste My Time » et autres « Dead Flowerz ». Signant plus le début d’une nouvelle ère que la fin de la précédente « Clockwork » se veut le trait d’union idéal entre le Alif Tree d’antan, celui des grosses structures comme Universal Jazz, et le nouveau, plus indépendant, plus libre de ses faits et gestes … Ca s’entend et c’est plutôt encourageant pour l’avenir car si la présence du renard des marais est indiscutablement un plus, le reste de l’album est lui aussi de très bonne facture !
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