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BLUES POWER BAND pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 27 mars 2009
 

Zee
(Autoproduction – 2009) 
Durée 66’08 – 21 Titres

http://www.bluespower-band.com
http://www.myspace.com/bluespowerband

Leur précédent effort leur avait permis de prendre place au cœur la Discothèque Idéale Blues concoctée par la FNAC en 2007 mais il était déjà évident pour tout le monde à l’époque que Blues Power Band ne se contenterait de cette toute petite heure de gloire et s’efforcerait d’en avoir d’autres encore plus belles dans un avenir que l’on prédisait proche … Pour les cinq Beeps comme on les surnomme amicalement, l’heure était venue de frapper un grand coup et c’est après une mûre réflexion et un long travail de composition que la meute conduite par Hervé ‘‘Bannish’’ Joachim au chant, Pascal Guégan et Régis ‘‘Papygratteux’’ Lavisse aux guitares, Nicolas Paullin aux basses et Olivier Picard ‘‘Bathus’’ à la batterie s’est fendue non pas d’un nouvel album mais bel et bien d’un formidable opéra rock, une pièce d’orfèvrerie digne d’aller se faire comédimusicaliser du côté de London downtown ou encore de Broadway tant le contenu est à la fois dense, varié et bourré de titres de qualité. Finalisée à Abbey Road par le groupe lui-même et chargée à n’en plus finir de guests plus talentueux les uns que les autres, cette nouvelle rondelle proposée aux plus vieux fans en série limitée numérotée et dans un somptueux digibook a déjà commencé à faire parler d’elle depuis le début de l’année mais on est encore loin d’en avoir vu le bout. « Zee Is Missing, Let’s Go … Now ! »

Jamais la mouvance blues n’était allée aussi loin en terme d’opéra rock et c’est en construisant son histoire pas à pas et en lui offrant un véritable scénario digne des plus grands créateurs que Blues Power Band nous embarque dans une histoire tellement réaliste qu’elle en devient très vite fabuleuse. Un préambule des plus classiques nous emmène jusqu’à un groupe heureux qui inaugure son nouveau tour bus sur fond de blues rock des plus classieux en compagnie de la section de cuivres du Blues Project de Boney Fields mais déjà les choses se gâtent, pas musicalement on vous rassure mais humainement puisque « Zee » devient rapidement introuvable … Les amis se mobilisent et on voit débarquer instantanément Lord Tracy, Nina Van Horn, les Shake Your Hips! et Alexx Schroll qui viennent prêter leurs voix sur « The Missing » à des Beeps qui restent encore très blues rock mais que la déprime gagne peu à peu. Une petite ballade entre rock et blues pour accuser le coup en compagnie de quelques grands noms de la musique classique comme Marc-Olivier de Nattes et François-Xavier Bigorne et on repart de plus belle vers le blues rock avec Damien Cornélis qui pose ses ivoires dans les notes des Beeps pour les convaincre de reprendre la route en compagnie de la voix anglaise de leur GPS et de partir vers le monde sur un superbe « Riding With Jane ». Blues Power Band se décide donc à jouer la carte de la chance et s’en va même poser un cierge en compagnie de la superbe et talentueuse Shanna Waterstown sur le très blues pop « Fortune » puis s’embarque vers le Marquee Club pour voir si « Zee » n’y serait pas allée en pèlerinage  … Revenu à Paris, le quintet retrouve son vieux pote Prof Jah Pinpin et partage avec lui un des véritables tubes du moment, « Reviens Zee ! », un trésor de soul blues avec une réalisation à la fois pop et moderne et qui plus est chanté en Français, un exercice dans lequel on n’attendait pas forcément Bannish ! On part ensuite vers le monde et on commence avec les Amériques, celle du Nord nous réservant deux bon blues comme on les aime et celle du Sud nous emmenant en pleine bossa avant que le cap ne soit mis vers l’Afrique et la Réunion par Bathus qui se fend avec beaucoup de plaisir d’un folk blues très local qui nous conduit dans les hauts et dans les bas. Loin de se disperser, BPB joue encore la diversité et nous fait le coup du blues oriental antique avec « Tchoga Zanbil », créant la surprise sans pour autant renier ses racines et trouvant là une des pièces parmi les plus originales à inscrire à son répertoire. Si « Zee » est introuvable sur terre, peut-être est elle ailleurs ! Les Beeps sautent donc dans le premier vaisseau spatial venu pour aller chercher du côté de Mars ou dans le reste de l’univers et même jusqu’aux enfers, nous faisant passer d’un funk blues à un shuffle du plus bel effet sur lequel on reconnaît la patte musclée mais gracile de Fred Chapellier avant de jeter définitivement l’éponge avec « The End… », une véritable perle sur laquelle la Gibson de Papygratteux est monumentale … L’histoire ne pouvait pas si mal se terminer et c’est comme par magie que « Zee » revient vers ses bases avec « Back In Town », un morceau qui relance l’histoire et qui emmène le quintet vers une farandole de blues dans laquelle on rencontre le fantôme de Bo Diddley sur « Somebody » avant de terminer sur un classic rock comme BPB les affectionne, l’excellent « Somebody Won’t Talk » ! Ca se déguste dans la platine, c’est un régal en live, ce n’est pas (encore) estampillé du sceau d’une grosse machine à cartonner dans les charts mais à n’en point douter, c’est la grosse sensation de l’année, un chef d’œuvre que Pagnol aurait pu signer s’il avait été musicien plutôt qu’écrivain, le pendant musical idéal de « La Femme du Boulanger » … Il y a des groupes qui ne savent pas faire les choses à moitié, Blues Power Band est définitivement de ceux-là !