mercredi, 18 février 2009
Pour la Terre
(DTC Records – Harmonia Mundi – 2009)
Durée 67’30 + 52’14 – 5 + 5 Titres
http://www.myspace.com/gaelhorellou
 La trentaine bien affirmée, Gaël Horellou est un saxophoniste reconnu pour son activisme au sein de la scène electro-jazz et après avoir fait les belles heures du Collectif MU avec Philippe Garcia, c’est avec le même complice qu’il fondera le groupe Cosmik Connection il y a une grosse dizaine d’années pour y assouvir ses envies de drum’n jazz et en profiter pour rafler quelques prix prestigieux. Parti rejoindre le sextet de Laurent de Wilde en 2000, Gaël Horellou l’accompagnera autant à la scène qu’en studio sans pour autant renoncer à ses projets parallèles, formant au passage NHX pour y explorer le jazz rock progressif et rejoignant à l’occasion diverses formations de drum’n’bass pour participer à leurs enregistrements. C’est un retour aux sources que le saxophoniste nous propose aujourd’hui avec son premier album en quartet acoustique, un double live enregistré au Sunside en compagnie de François Gallix à la contrebasse, de Jean-Sébastien Simonoviez au piano et enfin du batteur new-yorkais Ari Hoenig …
Quelques standards du jazz entourés de nombre de compositions dans lesquelles on sent non seulement les influences de Charlie Parker, John Coltrane ou encore Wayne Shorter mais aussi une formation qui a vu l’artiste passer par le classique suffisent à faire de « Pour la Terre » un véritable moment de finesse et de sensualité, Gaël Horellou s’efforçant à chaque instant de placer son sax alto au mieux dans les notes de ses compères pour que la mélodie soit à la fois sobre, fluide, délicate et efficace. Armé d’une toute nouvelle conscience planétaire, l’artiste dédie cet effort non seulement à la Terre dans son entier mais aussi et surtout aux sept milliards d’habitant qui la font évoluer au gré de leurs actes quotidiens, plus souvent en mal qu’en bien soit dit en passant. On cheminera donc tranquillement du célèbre « I Remember You » jusque vers des non moins fameux « Melody For Melonae » et autres « I Fall In Love Too Easily » en passant par des créations ingénieusement entrelacées, des œuvres pleines de force et de subtilité comme « Speed Abstract », « The River », « Funky Ruffel » ou encore « UPFC (Unlimited Power From Cosmos) ». Si le rendu live est idéalement retranscrit, on regrettera quand même un peu que la réaction du public soit passée à la trappe lors d’un mixage parfait à ce petit détail près. Les amateurs d’images ne se priveront pas de la vidéo bonus de « UFPC » proposée en fin d’ouvrage et tous les amateurs de jazz acoustique ne pourront que se réjouir de voir qu’avec Gaël Horellou, la relève est assurée, quand bien même le musicien est fréquemment tenté de partir explorer de nouveaux territoires … Dans les bacs le 26 février et sur la scène du Duc des Lombards le 5 mars pour fêter dignement cette sortie !
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